Les pertes de superficies forestières à la baisse dans Brome-Missisquoi

ENVIRONNEMENT.  Le Plan régional des milieux naturels (PRMN) de la MRC de Brome-Missisquoi, déposé en 2023, est riche d’enseignement. Ce document de 235 pages nous apprend notamment que les pertes de superficies forestières sont à la baisse, sans être négligeables pour autant.

Des études réalisées par l’agence géomatique Géomont et complétées par l’Agence forestière de la Montérégie (AFM) révèlent que la forêt occupe une place de moins en moins grande sur le territoire de Brome-Missisquoi. Les recherches démontrent cependant que le bilan des pertes forestières est encourageant.

Les résultats de ces études indiquent que Brome-Missisquoi a perdu 2052 hectares de forêt entre 2000 et 2009 et 675 ha entre 2009 et 2017 (1) pour un total de 2727 ha en 17 ans. Le rythme de ces pertes a été divisé par cinq, passant de 228 ha par an durant la première période à 84 ha par an durant la seconde.

Les données nous apprennent que l’importance du déboisement attribuable à l’agriculture es passée de 42 % en 2000-2009 à 16 % en 2009-2017. L’adoption en 2004 d’un moratoire sur les nouvelles superficies mises en culture impliquant l’abattage d’arbres aurait largement contribué à cette diminution, laissent entendre les auteurs du PRMN.

À l’inverse, les superficies forestières perdues destinées à des usages urbains et industriels ont augmenté de façon significative, passant de 15 % en 2000-2009 à 30 % en 2009-2017. La perte de forêt liée à la mise en place d’infrastructures a suivi la même tendance, passant de 2,3 % en 2000-2009 à 15 % en 2009-2017. Les auteurs du PRMN attribuent ce double phénomène à « une importante expansion du développement urbain et une forte prolifération d’habitations en zone blanche hors des périmètres d’urbanisation et de villégiature en milieu forestier ».

Les données fournies par l’AFM font état de tendances similaires dans l’ensemble de la Montérégie (baisse de 60 % à 30 % pour l’agriculture, hausse de 19 % à 33 % pour l’urbain et industriel, hausse de 2 % à 6 % pour les infrastructures).

Dans Brome-Missisquoi, la conversion de petites superficies forestières en cultures pérennes comme la vigne ou les petits fruits – un secteur en grande demande à Dunham et dans les environs – pourrait expliquer la hausse des pertes forestières associée aux facteurs « autres » (25 % en 2000-2009 et 35 % en 2009-2017).

Les auteurs du PRMN notent par ailleurs que le territoire de Brome-Missisquoi est associé à des pertes de superficies forestières régionales de l’ordre de 15 % durant la période 2000 à 2017 (déboisement de 2727 ha dans Brome-Missisquoi et de 19 234 ha dans l’ensemble de la Montérégie.

(1)  Les pertes de superficies forestières de 675 ha subies durant la période 2009-2017 auraient été en partie compensées par un gain de près de 497 ha de forêt, selon Géomont.

En bref

. Le couvert forestier de Brome-Missisquoi est composé de peuplements de feuillus (64 %), de peuplements mélangés (26 %) et de peuplements résineux (6 %).

. Les forêts d’âge moyen (entre 41 et 80 ans) dominent largement la couverture forestière de Brome-Missisquoi avec un taux de 66 %

. La présence de 10 espèces exotiques envahissantes (nerprun bourdaine, nerprun cathartique, valériane officinale, etc.) a été confirmée sur le territoire de la MRC.

. Les forêts de Brome-Missisquoi sont également la proie d’insectes exotiques ravageurs. La présence de l’agrile du frêne est particulièrement préoccupante et celle du scarabée japonais et de la spongieuse européenne est également à surveiller.