Louis Robert coordonnera le plan d’action pour réduire le phosphore à la baie Missisquoi

ENVIRONNEMENT.  L’agronome Louis Robert verra au développement et à la mise en œuvre du plan d’action visant la réduction des charges de phosphore dans le lac Champlain. Celui-ci fera équipe avec Aubert Michaud, chercheur associé, Benoit Lafleur, conseiller scientifique et Johanne Bérubé, directrice générale de l’Organisme de bassin versant de la baie Missisquoi (OBVBM), pour les besoins de ce projet.

Louis Robert a travaillé pour le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) pendant 35 ans et poursuit sa carrière en pratique privée depuis sa retraite en 2022. Il se joint au personnel de l’OBVBM à titre d’employé.

M. Robert possède une solide expertise en fertilisation minérale et organique, santé du sol, diversification des cultures, gestion des ennemis de cultures et pesticides. Il a à son actif plus de 600 conférences, ateliers et démonstrations données pour des groupes d’agriculteurs.

Ce dernier a notamment agi comme coordonnateur des bancs d’essais visant la réduction à la source de l’utilisation du phosphore dans la région Chaudière-Appalaches, de 2003 à 2005, pour le compte du MAPAQ.

Le président de l’OBVBM, Pierre Leduc accueille avec enthousiasme l’arrivée du nouveau venu au sein du personnel de l’organisme « Je suis très fier que M. Robert se joigne à notre solide équipe », affirme-t-il.

Région-laboratoire

Le plan d’action proposé par l’OBVBM s’appuie sur les connaissances acquises au cours du dernier quart de siècle dans le cadre de nombreux projets de recherche-action menés dans le bassin versant de la baie Missisquoi.

Ce bassin versant, il convient de le rappeler, sert de région-laboratoire pour l’étude de la mobilité du phosphore et de son impact sur les éclosions de cyanobactéries. La présence des algues bleu-vert dans la baie Missisquoi et ses tributaires demeure très préoccupante et limite l’accès à l’eau en raison des risques importants pour la santé humaine.

Ressources

L’OBVBM bénéficie d’un budget de 600 000 $, étalé sur trois ans, pour la réalisation de son mandat et a notamment présenté en janvier 2023 un bilan des informations disponibles sur la problématique du phosphore. L’organisme recommande par ailleurs la mise en place de cinq chantiers prioritaires dans le but d’atteindre la cible de réduction de 55% des apports de phosphore à la baie Missisquoi (voir encadré).

« L’aide financière qui nous est accordée nous permet enfin de dédier des ressources à l’avancement de ce dossier », indique le président Leduc.

Mise en oeuvre

Un comité interministériel, composé de représentants du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP), du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH) et de la MRC de Brome-Missisquoi, s’occupera de l’élaboration et de la coordination des actions du Québec, en complémentarité avec celles mises en place au Vermont.

Les principaux acteurs des secteurs agricole, municipal et régional du bassin versant seront mis à contribution afin de garantir le succès de l’opération. La planification des activités et l’état d’avancement des travaux seront présentés au MELCCFP sur une base annuelle.

 Cinq chantiers prioritaires 

. Réduire la teneur en phosphore des sols riches, en réduisant les apports de phosphore minéral, en réduisant à la source le phosphore des engrais de ferme, et en privilégiant l’apport de fertilisant d’engrais verts de légumineuses; 

. Couvrir les sols après récolte et améliorer leur santé en favorisant l’accroissement des cultures sans travail du sol à l’automne, des cultures de couverture, des céréales à paille et des prairies; 

. Épandre et incorporer les engrais de ferme sans compacter les sols, par l’adaptation des équipements d’épandage et des équipements aratoires; 

. Soutenir l’innovation en aménagement des cours d’eau, en intégrant des actions concertées sur le milieu riverain et le drainage des terres agricoles; 

. Assurer l’efficacité des ouvrages d’assainissement des eaux municipaux et privés, tout en réduisant les charges de phosphore liées aux surverses.