David Jalbert s’amène à Farnham

David Jalbert s’est beaucoup assagi depuis la fondation de son trio punk-rock Big Joe, en 1994, mais le musicien n’a jamais cessé de revendiquer. Marié depuis le début de la vingtaine et père de trois enfants, le Mascouchois de 32 ans fait aujourd’hui preuve d’une belle maturité qui transparaît dans son tout nouvel album, «Y’a pas de bon silence», lancé à la mi-septembre.

«Mon troisième album, c’est sans doute la plus belle chose qui me soit arrivée dans la vie. Sa réalisation n’a pas été facile pour autant, car j’ai l’habitude d’écrire des textes autobiographiques, sur la base de mes expériences et de mon vécu. Or, quand on chante et se produit sur scène le plus clair du temps, on a moins d’anecdotes à raconter, moins de petits moments de la vie de tous les jours à mettre en paroles», explique-t-il.

David Jalbert crois malgré tout que Y’a pas de bon silence est son album le plus achevé. C’est aussi celui dont il est le plus fier.

«Mes deux premiers albums étaient plutôt Hop la vie! Le dernier est plus profond, plus réfléchi et rend compte des moments difficiles que j’ai vécus tout en laissant place à l’espoir. J’ai même dû m’autocensurer par moment pour ne pas faire trop triste», indique cet artiste qui met tout en œuvre pour garder ses distances avec le vedettariat.

Alors que la pièce titre de l’album s’inspire largement d’une discussion qu’il a eue avec la mère de Jonathan Huet, un jeune de Port-Cartier décédé d’un accident de VTT à l’âge de 18 ans, d’autres extraits sont nettement plus entraînants et ressemblent davantage au matériel auquel Jalbert nous avait habitué. C’est notamment le cas de Hey Jack!, une chanson enjouée à souhait qui trône actuellement au sommet des palmarès francophones.

Touché par l’histoire de Jade Chayer-Côté, une jeune fille de Saint-Lin décédée à l’âge de neuf ans, David Jalbert lui a dédié son dernier album.

«Je fais ce métier parce que j’ai un trop-plein d’émotions et que j’ai des choses à partager», rappelle-t-il.

Le Mascouchois d’origine, maintenant établi à Saint-Lin, n’a pas délaissé la critique sociale pour autant et continue de vouer une grande admiration à des artistes engagés comme Bono, Bob Marley, John Lennon.

«Ma chanson Jour de paye rend hommage à la classe ouvrière et témoigne de la réalité du travail industriel, dont je connais les joies et les peines. La pièce Petit à petit traite du crash de la main-d’œuvre, de l’invasion de la mondialisation, du surendettement de la population et de la surexploitation des ressources naturelles», ajoute-t-il.

Un spectacle prometteur

David Jalbert s’estime chanceux. Ses deux premiers spectacles ont été présentés partout au Québec, deux fois plutôt qu’une, le plus souvent devant des salles pleines.

Sa tournée actuelle, lancée voilà deux ans au lendemain de la parution de l’album, Le journal, devrait prendre fin en décembre ou janvier prochains au terme d’une série de 150 concerts.

L’artiste prendra ensuite un peu de répit avant d’entreprendre une troisième tournée, basés cette fois-ci sur son tout nouvel opus.

«À Farnham, les gens auront droit à une soirée à la fois festive et intimiste, dans une belle petite salle qui favorise le contact avec le public. Je prendrai le temps de rencontrer les spectateur avant de leur présenter un medley de mes trois albums», résume l’auteur-compositeur-interprète qui aimerait bien un jour marcher dans les traces de Ferland, Vigneault, Rivard et Dédé Fortin.

Les fans de David Jalbert auront ainsi la chance de découvrir six ou sept chansons de son nouvel album et de réécouter les pièces qui ont contribué à le faire découvrir. Souvenirs d’enfance, Voyage et P’tit homme, pour ne nommer que les plus connues.

Le concert de David Jalbert est présenté le vendredi 19 octobre, à 20 heures, au marché public La Station gourmande. En première partie: Olivier Lépine, auteur-compositeur-interprète. Pour information: 293-3178 ou www.carrefoursculturels.com