De défenseur offensif à futur médecin

SPORT. Le Nordik de Cowansville amorcera bientôt son parcours en séries éliminatoires et JournalLeGuide.com s’est entretenu avec un des piliers de l’équipe. Étienne Cadieux-Genesse, qui enfile le chandail numéro 19, évolue à la ligne bleue de la formation cowansvilloise les week-ends. La semaine, il troque les patins pour le stéthoscope, lui qui poursuit des études en médecine à l’Université de Sherbrooke.

Le sport national occupe certes une grande place dans la vie d’Étienne Cadieux-Genesse, mais ce dernier ne s’en cache pas; les études passent en premier pour le «gars de mathématiques» qu’il est. «J’ai toujours trouvé très important de savoir à quoi m’en tenir après le hockey. Par contre, le hockey me fait décrocher. D’être sur la glace me permet de penser à autre chose.»    

Pour le natif de Farnham, jumeler études à Sherbrooke et hockey demande une certaine agilité. Les voyages en autobus pour se rendre aux parties du week-end peuvent alors constituer de bons moments pour sortir les livres. «C’est un bon et un beau défi. J’essaie de maximiser mon temps». Le fait de ne pas avoir à pratiquer la semaine lui donne de la latitude. «En session d’examen, je peux rater une partie pour étudier. Il y a une belle collaboration de l’organisation et c’est très apprécié». 

Le déclic

Comme tout jeune hockeyeur, vient un moment, une sorte de croisée des chemins, où certains choix doivent être faits, à savoir si les efforts pour tenter de se faire une niche dans le hockey en valent le coup. Cadieux-Genesse, de son côté, affirme que ce déclic s’est produit dans la chambre des joueurs des Cantonniers de Magog, moment où il avisera l’entraîneur de la décision qu’il venait de prendre. «Plus jeune, je savais que le moment allait arriver. Je le repoussais toujours sans trop réfléchir, jusqu’à ce que j’y sois confronté au midget AAA.»

Il décidera plutôt de retourner à Bromont, avec l’Avalanche de Yamaska-Missisquoi au midget AA. «Je préférais ne pas m’éloigner. C’est à partir de ce moment que j’ai su que je jouais au hockey pour le plaisir. Je souhaite en faire le plus longtemps possible, mais ça demeure un loisir. Parfois j’aurais aimé voir où tout ça aurait débouché, jusqu’où se serait rendue l’aventure. Mais je ne regrette pas mes choix», laisse entendre le jeune athlète.       

Le futur

Il a entamé la deuxième année de son parcours universitaire. Les stages offerts en troisième année lui permettront de se faire une tête quant à son avenir professionnel, à savoir, au bout de quatre ans, s’il se spécialise ou s’il se dirige en médecine familiale. «Je garde pour l’instant toutes les portes ouvertes».   

Puisque la ville où il effectuera son premier stage demeure inconnue, il ignore toujours s’il enfilera l’uniforme cowansvillois pour une ultime saison, en tant que joueur de 21 ans. «Pour moi l’intérêt est là. Si j’ai la chance de continuer, je vais le faire», laisse toutefois entendre le jeune homme.

Meneur dans l’ombre

«Il ne parle pas beaucoup, mais en défensive, c’est notre leader», affirmait l’ex-entraîneur Martin Forand avant d’être remercié, au moment où JournalLeGuide.com recueillait ses commentaires sur l’apport du vétéran. «C’est un gars discipliné et il a une bonne tête sur les épaules». Des termes élogieux pour l’assistant-capitaine. «Je ne suis pas celui qui parle le plus, mais quand je le fais, les gars écoutent. Ça ne prend pas nécessairement une lettre sur son chandail pour être leader, mais c’est quelque chose d’agréable d’avoir des responsabilités sur la glace. En même temps, tout le monde est conscient du rôle qu’il a à jouer.» 

Des victoires plus éparpillées

Sur papier, la saison du Nordik est plus difficile que l’an passé. La formation, alors dirigée par Martin Forand, avait conclu sur un élan victorieux, en soulevant la Coupe Dodge. Les gains se font plus rares cette saison, si bien que sur cinq équipes, le Nordik se classe au quatrième rang de la Ligue Estrie-Mauricie. «Nous avions de bons vétérans et on pouvait se fier un peu plus sur notre punch offensif pour revenir dans un match. Ce n’est pas le cas cette année. Aussitôt qu’on lève la pédale ou qu’on ne joue pas pendant 60 minutes, on se fait prendre», souligne-t-il.

L’intérêt du jeune homme envers son sport n’en souffre pas pour autant. «La ligue était un peu plus faible l’an passé. On gagnait certains matchs 10-2. Je préfère cette saison. Quand on se présente, les matchs sont plus serrés et c’est plus plaisant à jouer.»    

Le Nordik affrontera dès vendredi le Hockey Experts de Sherbrooke, dans une série au meilleur de trois matchs. Et il est hors de question de se fier au classement (5e) de l’équipe estrienne. «Ça fait quelques matchs que nous perdons contre Sherbrooke, ils se sont beaucoup améliorés. Ça n’intéresse personne que la saison se termine dans une semaine, j’ai confiance que les gars pourront élever leur niveau. Je pense que l’on pourra passer à travers cette ronde.»