Le SWAT a arrêté le Farnhamien Harding

ARRESTATION MUSCLÉE. «La façon dont ça s’est produit, j’estime que c’est trop». Me Thomas Walsh, l’avocat qui représente le Farnhamien Thomas Harding, dénonce l’arrestation faite par le Groupe d’intervention tactique (GTI) et qu’a subie l’opérateur de train, lundi à son domicile.

«Mon client était en train de réparer son bateau avec son fils et un ami. Le SWAT est arrivé avec une sirène à haute voltige. Ils étaient habillés en camouflage. Ils ont mis tout le monde à terre, face à la pelouse, ont menotté mon client et l’ont mis dans le char».

Me Thomas Walsh estime que les policiers en ont trop mis pour procéder à l’arrestation de son client. Il soutient d’ailleurs avoir communiqué à deux reprises avec la Couronne et la police. «Je leur ai dit que s’ils voulaient procéder à l’arrestation, qu’ils y aillent par sommation et que M. Harding se présenterait à la cour. Il n’y avait aucune raison de divaguer de la sorte», indique Me Walsh. Ce dernier indique que M. Harding ne détenait plus d’armes dans sa résidence.

Il soutient que son client, qui a passé la nuit de lundi à mardi en détention, est ébranlé par les événements. «Je l’avais préparé à l’éventualité qu’il se fasse arrêter, mais on ne s’attendait pas à ce que ça arrive comme ça», ajoute le criminaliste. La Sûreté du Québec a refusé de commenter les arrestations.

Thomas Harding a comparu peu après 14h00, mardi, au palais de justice de Lac-Mégantic. Le Farnhamien a été remis en liberté moyennant le respect de nombreuses conditions. 

Preuve

Lors de son entrevue avec lAvenirEtDesRivières.com, mardi avant-midi, Me Walsh n’avait pas eu accès à la preuve accumulée contre Thomas Harding, mais il avait ses hypothèses. «Je vais le voir aujourd’hui (mardi) sur quoi ils se basent, mais je crois qu’ils vont avancer qu’il y avait un nombre insuffisant de freins à main et sur le fait qu’il n’est pas revenu (à Nantes) alors qu’il savait qu’il y avait un feu», note-t-il.

«Le problème essentiel, ajoute Me Walsh, c’est que je suis loin d’être convaincu.» Il fait notamment allusion au contenu des wagons, à l’état des rails, au mauvais étiquetage et aux coupures budgétaires de la MMA qui ont un impact sur la sécurité. Il ne s’étonne toutefois pas de la nature des accusations. «Il n’y a pas d’autres articles du Code criminel qui s’appliquent et il n’y a pas d’accusations moindres. C’était l’accusation pour cette situation.»

Rappelons que lundi soir, le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a confirmé que le Farnhamien Thomas Harding, de même que Jean Demaître, Richard Labrie et la Montreal Maine & Atlantic Railway, étaient accusés d’avoir causé la mort de 47 personnes par négligence criminelle en vertu de l’article 220 b) du Code criminel. Selon le texte de loi, les accusés, s’ils sont reconnus coupables, sont passibles de l’emprisonnement à perpétuité. D’autres accusations pourraient être déposées. «L’enquête de la Sûreté du Québec est terminée, mais le procureur a demandé un complément d’enquête. Tant qu’il y a de la preuve accumulée, on est ouvert à analyser le dossier», indique Me René Verret, porte-parole du DPCP.