Moins de six mois d’attente pour 89% des patients
Votre santé n’attend pas dans Brome-Missisquoi. Sur les quelque 648 patients en attente d’une chirurgie depuis le début de l’année, 89,7% d’entre eux patientent depuis moins de six mois sur le territoire du Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de La Pommeraie, révèlent des statistiques obtenues via la Loi sur l’accès à l’information. Seuls huit patients inscrits sur la liste attendent depuis plus d’un an.
Du 1er janvier au 10 août 2012, 648 patients attendaient pour subir une intervention chirurgicale au CSSS de La Pommeraie. De ce nombre, 582 usagers attendaient depuis six mois et moins, soit une proportion de 89,7%.
Pour cette même période, 26 usagers inscrits sur la liste patientaient depuis six à neuf mois, tandis que ce chiffre passe à 32 patients pour un délai de neuf à douze mois. Enfin, huit personnes figurent sur la liste depuis un an. En date du 10 août 2012, la plus longue attente (445 jours) concernait une intervention orthopédique à la cheville. En contrepartie, 2 845 interventions chirurgicales ont été exercées à l’hôpital Brome-Missisquoi-Perkins (BMP), du 1er avril 2011 au 25 février 2012, selon des chiffres disponibles sur le site Web du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). Pour cette même période, 50 opérations concernaient la hanche et 52 interventions touchaient les genoux. Les chirurgiens ont opéré 806 cataractes. Enfin, 1 314 opérations d’un jour ont été réalisées tandis que 623 chirurgies nécessitant une hospitalisation ont été exercées.
De ce nombre, 93% des opérations ont été réalisées à l’intérieur d’un délai de six mois.
À titre comparatif, 1 902 personnes ont été opérées depuis le début de l’année 2012 en Haute-Yamaska. Parmi eux, 1 787 (93,9%) l’ont été à l’intérieur d’un délai de six mois.
«En chirurgie, on se situe très bien. Il n’y a pas délai excessif, en général», indique Paul Berger, directeur des services multidisciplinaires au CSSS La Pommeraie.
Ce dernier souligne que les chirurgies du genou sont moins fréquentes. «Nos chirurgiens en font moins», concède M. Berger. «Pour une hanche, c’est relativement rapide», avoue-t-il. Toujours selon les données du MSSS, 50 patients, sur 56, ont été opérés pour une hanche dans un délai de six mois, entre le 1er avril 2011 et le 25 février 2012. Pour cette même période, 52 usagers, sur 63, ont pu subir une arthroplastie du genou, en moins de six mois.
«Selon le type d’examen et le volume de demandes du spécialiste, on ne peut pas tirer de ligne générale», dit M. Berger.
Le directeur des services multidisciplinaires précise jeter un regard constant sur les listes d’attente. «C’est régulièrement monitoré. À partir du moment où l’attente s’étire, on regarde pour savoir la cause. Mais nous n’avons jamais eu à demander la deuxième offre», note-t-il.
Le MSSS a instauré le principe de deuxième offre, c’est-à-dire d’offrir à l’usager d’être opéré par un autre chirurgien ou d’être transféré dans un autre établissement. «Souvent, les patients ne veulent pas. Ils préfèrent rester à leur hôpital avec leur chirurgien même si le délai d’attente est plus long.»
Des attentes explicables
Si des patients attendent sur une liste par manque de disponibilité du chirurgien, d’autres patientent pour des raisons médicales. «L’usager peut ne pas être disponible pour des raisons cliniques. Dans ce cas, le médecin va signifier lorsqu’il sera disponible. Le patient peut aussi refuser la date ou être à l’extérieur du pays. Il y a des raisons qui font que le délai est prolongé. Dès que l’usager redevient disponible, il suit le processus», assure M. Berger.
Depuis mai 2012, le ministère de la Santé et des Services sociaux fixe à six mois le délai d’attente «normal». Auparavant, les chirurgies dites ciblées qui comprenaient les opérations de la hanche, du genou et de la cataracte devaient être faites en six mois et les autres opérations devaient être réalisées en un an. Quant à elles, les chirurgies oncologiques doivent être accomplies en moins de 28 jours.
Dans l’optique de réduire ses délais d’attente, le CSSS voisin de La Pommeraie, celui de la Haute-Yamaska, a mis en place un processus d’évaluation. «On se rend compte que nos processus doivent toujours être revus. On a une approche d’amélioration continue de la qualité. Des spécialistes regardent de la manière qu’on fonctionne. Spécifiquement, on a fait un projet sur la phase préopératoire», indique le Dr Michel Poirier, directeur des services professionnels au CSSS de la Haute-Yamaska.
Avant de pouvoir mettre le pied dans une salle d’opération, le patient doit suivre un processus précis. Requête opératoire à son médecin traitant, tests préopératoires, rencontres avec le chirurgien et des spécialistes, examen d’imagerie médicale font notamment partie du lot. «Il y a beaucoup de choses à regarder avant une opération. Actuellement, on regarde si on gère la phase opératoire de manière optimale», explique le Dr Poirier. Ce processus d’observation doit se poursuivre jusqu’en décembre. «On est à mi-chemin. Il y a plusieurs étapes de faites. Je suis persuadé qu’il va y avoir beaucoup de gains.» Le bloc opératoire et la structure établie pour la convalescence et la réadaptation pourraient aussi scrutés à la loupe afin de pouvoir traiter le plus de patients possible.
Questionné à savoir si de pareils processus sont en branle à La Pommeraie, Paul Berger précise que les temps d’attente «sont toujours une préoccupation. On tente de les réduire au minimum avec la disponibilité du personnel et des locaux.»
À titre comparatif, du 1er janvier au 22 août 2012, 1 112 patients figuraient sur la liste d’attente des chirurgies au CSSS de la Haute-Yamaska. Parmi ces statistiques, 1 008 personnes attendaient depuis six mois et moins, soit une proportion de 90,7%. Huit personnes figurent sur une liste depuis un an.