Une fraude de plusieurs milliers de dollars chez Meubles Denis Riel

Meubles Denis Riel se retrouve avec deux télés et plusieurs milliers de dollars en moins après avoir été récemment victime d’une fraude par carte de crédit. Le commerçant a été berné par un criminel qui s’est fait passer par un responsable d’un service des incendies d’une municipalité et qui a payé ses achats avec une carte de crédit volée.

Le 8 septembre dernier, le suspect a passé une commande téléphonique de deux téléviseurs chez Meubles Denis Riel de Saint-Jean-sur-Richelieu. «L’individu s’est fait passer pour un responsable d’un service des incendies d’une municipalité. Il a dit qu’un cadet pompier allait passer chercher les télévisions», explique l’agente Aurélie Guindon, porte-parole de la Sûreté du Québec de l’Estrie.

Lorsqu’il a tenté de payer par carte de crédit au téléphone, la transaction n’a pas fonctionné. «Il a dit qu’il allait rappeler après avoir fait des vérifications avec son institution financière, mais ne l’a jamais fait», ajoute la policière. Entretemps, le cadet pompier est passé au magasin de Saint-Jean-sur-Richelieu et a récupéré la marchandise. «Il a profité du statut de la commande en attente de paiement pour faire récupérer les téléviseurs par une personne», poursuit l’agente Guindon.

Or, Meubles Denis Riel n’a jamais reçu de paiement. «Le marchand a constaté plus tard en faisant ses propres vérifications que la carte de crédit avait été rapportée volée», indique Aurélie Guindon.

Une première plainte a été déposée à la Sûreté du Québec le 8 septembre dernier, mais Meubles Denis Riel a eu d’autres démêlés avec le fraudeur. «Ils se sont essayés au magasin de Farnham», précise Denis Riel. Le stratagème, repris le 11 septembre dernier, n’a cependant pas fonctionné.

L’entrepreneur a porté plainte à nouveau et la SQ a ouvert un dossier pour tentative de fraude. «Les policiers enquêtent présentement sur ces deux événements», mentionne Aurélie Guindon.

Une version différente

Chez Meubles Denis Riel, on raconte une version différente de l’histoire. «Lors de la première tentative, ils ont acheté deux téléviseurs et la transaction de 3 778$ a passé», indique une employée du département de marketing. Les doutes ont commencé à surgir le 11 septembre dernier. «Ils se sont ressayés au magasin de Farnham, là, pour trois télévisions d’une valeur de 12 000$», ajoute la dame. Des vérifications ont alors été entreprises. «C’est là que l’on a appris que la carte venait d’être déclarée volée.» Ils ont donc annulé la transaction et conservé leur marchandise.

«Un vol, c’est toujours un viol»

C’est de la frustration que ressent l’homme d’affaires Denis Riel lorsqu’on le questionne sur ces deux crimes. «Comme tous les fraudeurs, ils n’ont que ça à penser. C’est difficile de se battre tous les jours. Nous, on essaie d’être foncièrement honnête et eux essaient de trouver un moyen facile pour faire de l’argent, dit-il. C’est frustrant parce qu’on met beaucoup d’efforts pour réussir. Un vol, c’est toujours un viol.»

Meubles Denis Riel n’en est pas à ses premières expériences avec la fraude. «Depuis quelque temps, on avait une accalmie. Aussitôt que la situation économique devient plus difficile, ça revient. On est toujours sur nos gardes, mais dès qu’on baisse notre garde, on paie», témoigne M. Riel.

Selon ce dernier, en plus de la ruse des fraudeurs, des employés n’auraient pas respecté certaines procédures mises en place. «On ne donne pas de marchandises le dimanche et surtout pas de télés. Ils sont passés dans la craque», convient le Farnhamien.

Denis Riel assure que les procédures seront revues «et je vais m’en mêler personnellement. S’il y a quelque chose que je déteste, c’est bien de me faire voler», conclut-il.

Mot d’ordre : vigilance !

La porte-parole de la Sûreté du Québec rappelle aux commerçants d’être vigilants lorsqu’ils effectuent des commandes par téléphone et par internet ainsi que de s’associer à des personnes fiables. «Idéalement, lorsque ce sont de grosses commandes, ce serait de n’accepter que des paiements faits en personne», dit Aurélie Guindon.

Elle souligne que des transactions faites avec des cartes de crédit peuvent être autorisées dès le départ, mais le commerçant peut apprendre plus tard qu’il s’agissait d’une carte de crédit clonée ou volée. «Il peut y avoir un délai entre le vol de la carte de crédit et le signalement à l’institution financière», avertit la policière.