Airmedic et Limosa s’allient pour développer un avion électrique de transport médical

LONGUEUIL, Qc — Airmedic et Limosa s’allient dans le but de développer un avion-ambulance électrique. Pour ajouter au défi d’ingénierie, l’appareil baptisé LimoMedic aura la capacité de décoller et d’atterrir à la verticale.

Les deux entreprises partenaires ont procédé au dévoilement, mardi matin, d’un modèle réduit du futur appareil dans le hangar d’Airmedic à l’Aéroport de Saint-Hubert.

L’entreprise de transport médical offre son expertise «dans le but d’améliorer la conception intérieure» de l’aéronef électrique à décollage et atterrissage vertical (AÉDAV) conçu par la jeune entreprise montréalaise Limosa. 

Actuellement, la flotte d’Airmedic compte des aéronefs Pilatus et des hélicoptères Airbus. On prévoit que le nouvel appareil LimoMedic sera opérationnel en 2028.

Grâce à ce partenariat, Airmedic souhaite effectuer un virage vers l’électrification de ses appareils dans le but de réduire son empreinte écologique.

«On a tous un rôle à jouer pour réduire notre empreinte écologique», a déclaré la cheffe de la direction d’Airmedic, Sophie Larochelle, en ajoutant vouloir léguer «un avenir plus vert aux générations futures».

La PDG a justifié ce partenariat avec une jeune PME en développement parce qu’elle dit préférer «intervenir plus tôt que tard» afin de pouvoir effectuer du transport aérien médical électrique à moyen terme.

Plusieurs obstacles se dressent toutefois à l’horizon avant qu’Airmedic ne s’engage financièrement dans l’aventure ou encore avant de signer une promesse d’achat pour un premier AÉDAV.

D’abord, il faudra que l’aéronef puisse voler sur de longues distances et dans des conditions hivernales extrêmes. Il faut rappeler qu’Airmedic dessert tout le territoire québécois, de la frontière américaine au Nunavik.

Actuellement, ses avions Pilatus ont une autonomie d’environ 3500 kilomètres alors que ses hélicoptères peuvent franchir plus de 500 kilomètres.

Pour le moment, la contribution d’Airmedic se limite à la consultation en vue de développer une configuration d’avion-ambulance qui soit conforme aux besoins du marché.

Le président fondateur de Limosa, Hamid Hamidi, a confirmé que l’usine de fabrication serait construite dans les environs de l’aéroport, à Longueuil. Des démarches de certification sont également en cours auprès des autorités nord-américaines, dont Transport Canada.

Selon M. Hamidi, le modèle développé par Limosa possède plusieurs avantages par rapport aux autres appareils en développement. D’abord, sa cabine est conçue pour accueillir jusqu’à sept passagers ou encore deux civières, ce qui en ferait le plus spacieux AÉDAV de sa catégorie.

Cette caractéristique offre à Limosa une occasion de percer le «marché de niche» des avions-ambulances, estime son PDG. Il espère ainsi utiliser le Québec comme tremplin pour ensuite attaquer le marché canadien et américain. 

Également présente pour la conférence de presse, la mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, s’est réjouie d’accueillir une nouvelle entreprise innovante dans le domaine aérospatial en Limosa. Elle s’enorgueillit particulièrement du fait que «la décarbonation de l’aviation, ça va se passer à Longueuil», a-t-elle lancé en promettant son soutien.

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