«Convoi»: des manifestants peu influencés par les organisateurs, dit un policier

OTTAWA — Un agent de liaison de la police d’Ottawa a reconnu mercredi qu’aucun des participants du «convoi de la liberté» avec lesquels il a eu à interagir ne lui a mentionné qu’il participait au rassemblement parce qu’il était influencé par ses organisateurs.

C’est ce que le sergent par intérim Jordan Blonde a affirmé lors de son témoignage au procès de Chris Barber et Tamara Lich, deux organisateurs de la manifestation qui a eu lieu au centre-ville d’Ottawa à l’hiver 2022.

Le sergent Blonde, qui s’est décrit comme un contact «secondaire» de M. Barber, répondait ainsi à une question de l’avocat de la défense Lawrence Greenspon, qui représente Mme Lich.

Les avocats de la défense ont commencé leur contre-interrogatoire de M. Blonde mercredi, et celui-ci a déclaré au tribunal que plusieurs groupes et factions avaient participé à la manifestation.

Le sergent Blonde a soutenu qu’il pensait que tous les manifestants n’avaient pas les mêmes «souhaits ou désirs», mais qu’ils avaient le même «raisonnement général» pour manifester.

Il a noté que le rassemblement «avait suscité pas mal d’intérêt», mais que certaines personnes avec qui il a parlé semblaient y assister par intérêt général pour l’événement plutôt que parce qu’elles avaient des opinions bien arrêtées sur les objectifs de la manifestation.

Il a décrit M. Barber comme étant poli et respectueux et «très disposé» à travailler avec la police, sur la base des interactions qu’ils ont eues pendant les manifestations.

Les avocats ont prévenu qu’ils ne seraient pas en mesure de terminer leur contre-interrogatoire de M. Blonde et de deux autres agents de liaison tant que le juge ne se serait pas prononcé sur l’admissibilité des documents de la police.

La juge Heather Perkins-McVey a ordonné mardi l’accès à des documents non expurgés, qui, selon la Couronne et le Service de police d’Ottawa, sont couverts par le secret professionnel de l’avocat, afin de déterminer s’ils devraient être admis comme preuve au procès.

M. Barber et Mme Lich font face à de multiples accusations, notamment méfait, conseil à d’autres de commettre des méfaits et intimidation en lien avec leur rôle dans les manifestations du «convoi de la liberté», où les participants s’opposaient aux mesures sanitaires liées à la COVID-19.

La poursuite cherche à prouver que Mme Lich et M. Barber ont exercé une influence sur les actions des manifestants.

Le procès devrait reprendre vendredi, la juge Perkins-McVey rendant probablement sa décision sur l’admissibilité des documents internes de la police comme preuve.

Le contre-interrogatoire de la constable Nicole Bach, qui était le principal contact de M. Barber pendant la manifestation, devrait également commencer plus tard ce jour-là.

Lors de son témoignage précédent, elle avait indiqué que M. Barber avait reconnu que le «convoi» devenait «incontrôlable» à ses débuts et que les manifestants avaient déclaré qu’ils voulaient attirer l’attention du gouvernement fédéral avant de quitter le centre-ville de la capitale.