Des experts au N.-B. s’objectent à tout traitement contraignant des toxicomanes

FREDERICTON — Un groupe d’experts au Nouveau-Brunswick tire la sonnette d’alarme face à une proposition du gouvernement conservateur qui pourrait permettre le traitement forcé d’utilisateurs de drogues dures.

Les experts, issus des secteurs de la santé, de la criminologie ou du droit, condamnent un éventuel projet de loi qui permettrait d’arrêter et de séquestrer, contre leur gré, des usagers de drogues dures pour les traiter. 

Dans une lettre ouverte au gouvernement, les experts affirment que cette pratique n’est étayée par aucune preuve scientifique et constituerait une violation injustifiable des droits individuels garantis par la Charte canadienne.

Le ministre de la Sécurité publique, Kris Austin, a récemment déclaré lors d’entretiens avec les médias que le gouvernement envisageait l’adoption d’une loi qui permettrait à la police de forcer les toxicomanes, dans des cas «extrêmes», à suivre un traitement.

Le ministre Austin n’était pas disponible lundi pour une entrevue, mais il a confirmé dans un courriel qu’il avait reçu la lettre des experts.

Il souligne que le projet de loi n’en est qu’à l’étape d’ébauche et que le gouvernement aura plus de précisions à donner avant que le texte ne soit rédigé.