Hausse des besoins alimentaires dans les écoles, dit le Club des petits déjeuners

Le nombre d’enfants ayant besoin d’aide alimentaire dans les écoles est croissant, au point où le Club des petits déjeuners a besoin d’un coup de pouce pour répondre à la demande.

De 2019 à 2023, le nombre d’enfants rejoints par l’organisme est passé de 40 000 à 79 000. Et la liste d’attente s’allonge, fait valoir en entrevue Marie-Claude Bienvenue, vice-présidente aux relations gouvernementales et municipales au Club des petits déjeuners.

Avec la hausse du prix des aliments, des besoins jadis ponctuels sont devenus récurrents; des familles ont peine à joindre les deux bouts et des enfants doivent ainsi se rendre à l’école le ventre vide le matin, rapporte Mme Bienvenue.

«On n’est pas capable en ce moment de pouvoir répondre aux nouvelles demandes qui nous sont faites», déplore-t-elle.

Entre autres, 70 écoles attendent la mise en place d’un programme de petits déjeuners.

Dans l’ensemble du Québec, 1168 écoles ont un «indice de milieu  socio-économique de 8, 9 ou 10», c’est-à-dire qu’elles sont parmi les milieux scolaires les plus défavorisés. Le Club  des petits déjeuners est présent dans plus de 500 établissements, «mais plus de la moitié, soit 668 écoles, ne peuvent pas compter sur ce  soutien essentiel», rapporte l’organisme.

Par région

En nombre, c’est la région de Montréal qui est la plus touchée, avec 68 600 enfants qui n’ont toujours pas accès à un programme de petits déjeuners.

Les banlieues ne sont pas à l’abri, puisque Lanaudière aussi est touchée, avec 14 500 enfants qui n’ont toujours pas accès à un programme de petits déjeuners et la Montérégie avec 28 500 enfants dans la même situation.

Mais en proportion, ce sont les régions du Bas-Saint-Laurent et du Centre-du-Québec qui sont les plus touchées, avec respectivement 3700 et 6600 enfants qui n’ont toujours pas accès à un programme de petits déjeuners.

Aide demandée

Pour répondre à la demande et libérer la liste d’attente, le Club des petits déjeuners réclame 73,5 millions $ sur cinq ans au gouvernement du Québec.

«Ce qu’on demande au gouvernement, c’est de poser un geste vraiment important, significatif au prochain budget, pour qu’on puisse pallier à ces deux éléments-là, c’est-à-dire pallier à la liste d’attente, mais également donner les moyens au milieu scolaire d’avoir une offre de petits déjeuners pour que tous les enfants puissent partir sur un pied d’égalité», a résumé Mme Bienvenue.

Elle rappelle que le petit déjeuner a une influence sur la capacité d’apprentissage de l’enfant et sur son stress.

Aussi, «ça crée un climat positif à l’école» et ça permet de «démarrer la journée dans le calme».

Financièrement, ça permet aussi de «diminuer la pression sur les enfants et les familles». De même, ça a une importance du point de vue des frais de santé en général, fait-elle valoir. «Ça va bien au-delà de l’apprentissage; ça dépasse l’estomac», conclut Mme Bienvenue.