La consultation sur les seuils d’immigration au Québec débute mardi

QUÉBEC — Le Québec devrait augmenter graduellement ses seuils d’immigration pour atteindre 60 000 admissions par année d’ici 2027, estime le Conseil du patronat (CPQ).

L’organisme a rendu public son mémoire lundi, à la veille du début de la consultation générale sur la planification de l’immigration au Québec pour la période 2024-2027.

Rappelons qu’au printemps dernier, la ministre de l’Immigration, Christine Fréchette, avait présenté deux scénarios: maintenir les seuils à 50 000 immigrants par année, ou les augmenter graduellement à 60 000 d’ici 2027.

Il s’agissait d’un revirement majeur pour l’équipe de François Legault, qui avait déclaré en campagne électorale que de hausser les seuils au-delà de 50 000 serait «suicidaire». 

Si c’est la deuxième option qui est retenue, les seuils pourraient même dépasser 60 000, car les diplômés provenant du Programme de l’expérience québécoise (PEQ) ne seraient pas comptabilisés. 

Il n’y aurait pas de plafond également pour cette catégorie.

Le CPQ, qui privilégie clairement ce scénario, a demandé lundi que l’on aille jusqu’à abandonner la notion de capacité d’accueil «en raison de ses qualités abstraites et peu explicites».

«Nous devrions plutôt nous interroger sur les mesures à prendre pour faciliter l’arrivée et réussir l’intégration des immigrants économiques dont ont besoin les employeurs», a déclaré dans un communiqué son président, Karl Blackburn.

Par ailleurs, l’examen de français est «inadapté», et l’atteinte du niveau 7, «trop élevée et difficilement atteignable pour la plupart des immigrants non francophones», a-t-il soutenu.

Cela «peut aisément devenir un obstacle insurmontable pour les nouveaux arrivants», selon M. Blackburn, qui recommande une connaissance du français de niveau 5 ou plus à l’oral. 

«De plus, l’examen doit refléter le caractère unique du Québec, et non celui de la France», ajoute-t-il. Le CPQ souhaite en outre que davantage de soutien soit accordé aux employeurs qui offrent des cours de français en entreprise.

Ceux-ci évitent à leurs employés des formations en soirée et pendant leurs congés. «La francisation en entreprise a, de plus, l’avantage d’offrir aux immigrants un niveau de langage et des expressions adaptées à leur vie quotidienne», souligne-t-on.

Lundi, Québec solidaire (QS) a aussi présenté son plan en immigration intitulé «Objectif régions».

Le porte-parole de QS en matière d’immigration, Guillaume Cliche-Rivard, a défendu l’idée d’un «PEQ-Régionalisation», afin de favoriser l’installation et la rétention des résidents temporaires à l’extérieur de la Communauté métropolitaine de Montréal.

«Objectif régions, c’est une voie rapide, sans frais de traitement, pour ceux qui s’établissent en région et qui y cumulent 12 mois d’emploi avec une preuve d’intention d’y demeurer. 

«Contrairement à la Coalition avenir Québec qui n’a pas de plan concret ni de voie rapide pour l’immigration en région, je veux donner des avantages substantiels aux gens pour aller s’établir en région», a expliqué M. Cliche-Rivard.

La consultation générale sur l’immigration débutera mardi, à l’Assemblée nationale, avec les présentations, entre autres, de l’Union des municipalités du Québec et de la Ville de Montréal. Au total, neuf jours d’auditions y seront consacrés.