La Couronne contre-interroge Peter Nygard à son procès pour agressions sexuelles

TORONTO — Peter Nygard a témoigné mardi que lors de son entretien de 11 heures avec un enquêteur de la police de Toronto, en 2021, il souhaitait coopérer avec la police parce qu’il n’avait «rien à cacher».

Contre-interrogé par la Couronne, mardi, l’ancien magnat canadien de la mode accusé d’agressions sexuelles s’est dit «agréablement surpris» de voir que l’enquêteur avait «fait ses devoirs» et en savait beaucoup sur son histoire.

«J’y suis allé pour coopérer pleinement avec eux. Je n’avais rien à cacher», a déclaré Nygard à propos de l’entretien d’octobre 2021 au cours duquel il a été interrogé sur les allégations qui le visaient.

L’homme de 82 ans a plaidé non coupable de cinq chefs d’accusation d’agression sexuelle et d’un chef de séquestration, pour des événements qui auraient eu lieu depuis les années 1980 jusqu’au milieu des années 2000. Le fondateur d’une entreprise internationale de vêtements pour femmes, aujourd’hui disparue, est accusé d’avoir utilisé sa position dans l’industrie de la mode pour attirer des femmes et des filles.

Plusieurs plaignantes ont affirmé au procès qu’elles avaient été invitées au siège social de Nygard à Toronto sous des prétextes allant de visites de courtoisie à des entretiens d’embauche. Ces rencontres se terminaient parfois dans la chambre d’une suite au dernier étage du siège social, où les plaignantes soutiennent qu’elles ont été agressées sexuellement par l’accusé.

Nygard a nié ces allégations, notamment en témoignant pour sa propre défense la semaine dernière. Il a déclaré au jury qu’il n’avait jamais posé les gestes dont les cinq plaignantes au procès l’accusent et qu’il ne se livrerait pas non plus à un tel comportement.

Nygard a déclaré mardi au procureur de la Couronne Neville Golwalla que l’enquêteur de la police de Toronto qui l’a interrogé en octobre 2021 l’avait traité avec respect. Il a admis qu’il s’était senti à l’aise pendant l’entretien, qui, selon lui, ressemblait davantage à une «conversation».

Le contre-interrogatoire est devenu parfois tendu lorsque Me Golwalla s’est concentré sur certaines déclarations du témoignage précédent de l’accusé, comme le nombre d’heures par jour que Nygard travaillait habituellement lorsqu’il dirigeait son entreprise, Nygard International.

L’accusé a semblé frustré par le fait que le procureur lui posait la même question à plusieurs reprises. Il lui a dit à un moment donné: «Vous semblez vouloir me piéger dans un certain type de déclarations».

Golwalla a répondu qu’il n’essayait pas de le piéger. «J’ai le droit de vous poser des questions», a-t-il dit.

Nygard a également été interrogé sur son précédent témoignage selon lequel un incendie «suspect» avait détruit des dossiers papier dans son immeuble de Winnipeg une dizaine de jours avant son entretien avec la police de Toronto en 2021.

L’accusé a déclaré au jury que le bâtiment était sous séquestre au moment de l’incendie et que personne dans l’entreprise n’y avait accès.