La réalité virtuelle pour convaincre de nouveaux donneurs de sang

MONTRÉAL — Héma-Québec se tourne vers la réalité virtuelle afin d’atténuer les craintes face au don de sang et d’encourager ainsi des donneurs potentiels à prendre rendez-vous.

L’organisme lance mercredi un projet pilote immersif où les participants pourront se familiariser avec le processus de don par le biais d’un casque et d’une manette de réalité virtuelle.

La première phase de l’initiative sera déployée lors d’activités de recrutement un peu partout au Québec, ainsi que dans le centre de donneurs de Saint-Bruno, en Montérégie, et au Globule de Sainte-Foy, à Québec, quelques heures par semaine.

Conçue avec la firme québécoise OVA et ses technopédagogues, l’expérience permettra aux utilisateurs de plonger «dans un univers animé reproduisant de manière réaliste un centre de don», indique Héma-Québec.

«L’expérience dure environ 10-15 minutes. On passe à travers toutes les étapes du parcours d’un donneur. Ça va de l’accueil jusqu’au fait de remplir un questionnaire, le rendez-vous avec l’infirmière, le don en soi et par la suite la période de repos avec la collation», explique le directeur des relations publiques et du rayonnement à Héma-Québec, Patrice Lavoie, en entrevue.

Tout au long du parcours virtuel, les participants seront accompagnés d’avatars représentant le personnel d’un centre.

Héma-Québec estime que la méconnaissance du processus est l’un des principaux freins au don, rappelant que seulement 3 % des adultes québécois donnent du sang.

L’organisme espère que l’initiative permettra aussi de désamorcer certaines craintes chez ceux qui hésitent ou qui n’ont jamais pensé à le faire.

«C’est un outil supplémentaire. C’est certain que ça ne remplace pas nos bons membres du personnel dans les centres fixes et les collectes qui peuvent répondre aux questions, qui connaissent bien les processus et qui sont très rassurants», affirme M. Lavoie.

Mais «c’est une façon de se rapprocher des gens qui ne sont pas donneurs» et de leur donner l’idée de le devenir, ou d’en parler autour de soi, ajoute le porte-parole.

Selon le succès de la première phase du projet pilote, l’expérience de réalité virtuelle pourrait être offerte dans d’autres centres et sur un plus grand nombre d’heures par semaine.

Héma-Québec n’exclut pas la possibilité de récupérer l’approche pour ensuite démystifier les dons de plasma ou de plaquettes, indique M. Lavoie.