La victoire d’Olivia Chow à la mairie de Toronto est une victoire pour la diversité

TORONTO — La victoire historique d’Olivia Chow en tant que première personne issue de la diversité à être élue à la mairie de Toronto reflète les progrès réalisés dans la ville, selon les observateurs politiques, bien que son histoire personnelle n’aide pas automatiquement à résoudre les problèmes majeurs auxquels la ville est confrontée.

Mme Chow, qui a immigré au Canada avec sa famille de Hong Kong à l’âge de 13 ans, a souvent raconté avoir été élevée avec un revenu modeste et qu’elle a trouvé des opportunités à Toronto. Dans son discours de victoire, elle a parlé avec passion du fait que Toronto est une ville «où une enfant immigrante du (quartier) St. James Town peut se tenir devant vous en tant que nouvelle mairesse».

De ces expériences personnelles, Mme Chow peut puiser de la force, ont déclaré des observateurs. 

L’ancienne députée du NPD et conseillère municipale de 66 ans pourrait être en mesure de mieux communiquer avec les résidents marginalisés de la ville que les anciens dirigeants, car elle pourrait être plus à l’écoute de leurs besoins, ont-ils déclaré.

«Cela présente un très bon modèle pour les autres minorités, les immigrés, ainsi que les femmes de la classe ouvrière qui essaieraient au moins d’imiter cela, ou du moins auraient l’espoir qu’elles finiront aussi par réussir», a déclaré Guida Ching-Fan Man, professeure à l’Université York et associée de recherche au Centre de recherche asiatique.

De nombreux résidents d’horizons divers sont ravis et encouragés par la victoire de Mme Chow, a ajouté Mme Man, bien qu’elle ait averti que la nouvelle élue avait une route difficile à parcourir.

«Cela ne signifie pas que le simple fait d’avoir une femme de couleur au pouvoir en tant que mairesse résout tous les problèmes», a affirmé Mme Man.

Phil Triadafilopoulos, qui enseigne les sciences politiques à l’Université de Toronto, a noté que Mme Chow devra trouver comment faire face à la crise de l’abordabilité du logement dans la ville ainsi qu’aux problèmes de sécurité publique et à un énorme déficit budgétaire.

Sa victoire, cependant, était une victoire pour la diversité en politique, a-t-il souligné.

«C’est une politicienne chevronnée établie dont le nom est reconnu, qui a des antécédents, mais elle représente également un changement dans la façon dont Toronto va être gouvernée», a-t-il affirmé.

Mme Chow sera une dirigeante efficace si elle peut tirer parti de sa force de connexion avec des personnes d’horizons différents pour établir des relations solides avec d’autres niveaux de gouvernement, a souligné M. Triadafilopoulos.

«Elle dépend à bien des égards du financement des ordres supérieurs de gouvernement, principalement de la province», a-t-il relevé.

Mme Chow, qui envisage de prendre officiellement ses fonctions de mairesse le 12 juillet, a pris note mardi de la diversité reflétée dans le record de 102 candidats qui se sont présentés au poste le plus élevé de la ville.

«Il est important de refléter qui nous représentons», a-t-elle dit devant la mairie.

«C’est aussi dire à chaque Torontois : “Peu importe d’où vous venez, quelle est votre couleur de peau, votre foi, peu importe qui vous êtes, si vous avez la passion et des idées pour contribuer à la ville, s’il vous plaît, la porte est ouverte, venez, vous avez le pouvoir de le faire.” C’est un rêve torontois.»