Le Canada salue le vote à l’ONU pour un cessez-le-feu à Gaza durant le ramadan

OTTAWA — La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a déclaré que le Canada accueille favorablement l’appel du Conseil de sécurité des Nations unies à un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hamas pendant le mois sacré musulman du ramadan.

Mme Joly affirme que le Canada demande un cessez-le-feu durable depuis décembre.

«La violence doit cesser, tous les otages doivent être libérés, le Hamas doit déposer ces armes et plus d’aide humanitaire doit être acheminée à Gaza, a affirmé Mme Joly. Nous espérons que cette (résolution) enverra un message clair à toutes les parties concernées.»

La résolution approuvée lundi exige la libération des otages, mais n’en fait pas une condition au cessez-le-feu pour le mois de ramadan, qui se termine le 9 avril.

Cela signifie qu’une telle pause ne durerait que deux semaines. Le projet de résolution note qu’une telle interruption des combats devrait conduire «à un cessez-le-feu permanent et durable».

Les États-Unis se sont abstenus lors du vote sur la résolution, ce qui a immédiatement suscité des protestations de la part du premier ministre israélien.

Le premier ministre Benjamin Nétanyahou a annulé la visite prévue à Washington d’une délégation de haut niveau et a accusé les États-Unis de «reculer» par rapport à ce qu’il appelle une «position de principe».

La délégation israélienne devait présenter aux responsables de la Maison-Blanche ses plans pour une éventuelle invasion terrestre de Rafah, une ville située à la frontière égyptienne dans le sud de Gaza, où plus d’un million de civils palestiniens se sont réfugiés pour fuir la guerre.

La résolution a été adoptée par 14 voix contre 0 après que les États-Unis ont décidé de ne pas utiliser leur droit de veto.

Le porte-parole de la sécurité nationale de la Maison-Blanche, John Kirby, a affirmé que les États-Unis avaient été «cohérents» dans leur soutien à un cessez-le-feu dans le cadre d’un accord visant la libération des otages. «Nous nous sommes abstenus parce que le texte de cette résolution ne condamne pas le Hamas», a expliqué M. Kirby.

Le Hamas a déclaré qu’il saluait le vote du Conseil de sécurité, mais a ajouté que le cessez-le-feu devait être permanent.

Plus de 32 000 Palestiniens à Gaza ont été tués lors des combats, selon le ministère de la Santé de Gaza. L’agence ne fait pas de différence entre les civils et les combattants dans son décompte, mais affirme que les femmes et les enfants représentent les deux tiers des morts.

Gaza est également confrontée à une grave crise humanitaire. Un rapport d’une autorité internationale sur la faim a averti le 18 mars que «la famine est imminente» dans le nord de Gaza et que l’escalade de la guerre pourrait pousser la moitié des 2,3 millions d’habitants du territoire au bord de la famine.

Mme Joly a déjà fait part de ses inquiétudes à Israël et à d’autres pays de la région concernant une éventuelle opération militaire à Rafah, a-t-elle confirmé.

«Nous savons que Gaza est actuellement l’un des endroits les plus catastrophiques où vivre sur Terre», a déclaré la ministre des Affaires étrangères.

«Une opération militaire serait dévastatrice parce que ces gens ont nulle part où aller.»

— Avec des informations de l’Associated Press