Le recours aux banques alimentaires a augmenté de 38 % en un an en Ontario

TORONTO — Le nombre de personnes qui se sont tournées vers les banques alimentaires a augmenté de 38 % en un an en Ontario, ce qui en ferait la plus grande hausse annuelle répertoriée par le regroupement des banques alimentaires de la province depuis sa création.

Dans un nouveau rapport, publié lundi, Feed Ontario révèle que plus de 800 000 personnes se sont rendues dans des banques alimentaires de la province entre le 1er avril 2022 et le 31 mars 2023 afin d’obtenir de l’aide d’urgence pour se nourrir.

Le nombre total de visites dans les banques alimentaires a augmenté de façon similaire au cours de la même période, s’établissant à plus de 5,9 millions de visites — une hausse de 36 % en un an.

Ces hausses seraient majoritairement attribuables à l’augmentation du nombre de nouveaux utilisateurs des banques alimentaires, qui représentaient deux personnes sur cinq en 2022-23. Le nombre de personnes qui ont eu recours à une banque alimentaire pour la première fois pendant la période couverte par le rapport a bondi de 41 %.

L’achalandage dans les banques alimentaires a donc augmenté pour une septième année consécutive, note-t-on dans le rapport.

Cette donnée illustre le contexte économique actuel, qui est marqué par une situation précaire en emploi, la perte de certains programmes d’aide sociale et une pénurie de logements abordable, soutient Feed Ontario. À toutes ces causes s’est ajoutée récemment la hausse du coût de la vie.

Ainsi, même si le taux de chômage est revenu à ses niveaux prépandémiques l’an dernier, le recours aux banques alimentaires a continué de croître.

Cela veut donc dire que plus de personnes qui ont un emploi doivent quand même se tourner vers les banques alimentaires — une personne sur six qui a fréquenté une banque alimentaire pendant la période couverte par le rapport a indiqué que sa source de revenus principale était un emploi.

Ce chiffre a connu une hausse de 37 % en un an et a bondi de 82 % depuis 2016-17.

«Avant, on pouvait se dire que si une personne avait un emploi, elle n’avait pas besoin d’aller dans une banque alimentaire», a rappelé la présidente-directrice générale de Feed Ontario, Carolyn Stewart, dans un communiqué.

«Mais ce n’est plus le cas. Des Ontariens qui travaillent ont de la difficulté à joindre les deux bouts avec le coût de la vie actuel, même s’ils ont plusieurs emplois ou qu’ils tentent de réduire leurs dépenses», a-t-elle soulevé.