Les délégués du NPD brandissent la menace d’un retrait de l’entente avec les libéraux

HAMILTON — Les délégués néo-démocrates réunis samedi en congrès à Hamilton, en Ontario, ont adopté à l’unanimité une résolution déclarant que le Nouveau Parti démocratique (NPD) devrait se retirer de son entente de soutien et de confiance avec les libéraux si la législation que ces derniers proposent pour l’assurance médicaments ne jette pas les bases d’un réel programme universel et public.

Le texte adopté énonce que le projet de loi que les libéraux ont promis de déposer d’ici à la fin de l’année doit «s’engage(r) clairement envers un programme d’assurance médicaments universel, complet et entièrement public».

Le retrait du chef du NPD, Jagmeet Singh, de l’entente ne serait pas systématique puisque, comme le souligne le texte de la résolution, «cette motion n’est pas contraignante pour le caucus du NPD».

Quoi qu’il en soit, le porte-parole néo-démocrate en matière de santé et député Don Davies s’est prononcé en faveur d’un retrait des néo-démocrates de l’entente si le projet de loi est jugé insatisfaisant.

Il a confirmé cette position en entrevue avec La Presse Canadienne. Il a néanmoins précisé que la décision d’un retrait reviendrait à M. Singh. Or, selon M. Davies, l’ensemble du caucus néo-démocrate loge à la même place que lui.

Le porte-parole du NPD en santé a déclaré que la résolution a pour but de concrétiser davantage la «ligne rouge» à ne pas franchir par les libéraux s’ils veulent pouvoir continuer de compter sur les néo-démocrates comme partenaires de danse.

«Je pense que c’est la référence, jusqu’à présent, la plus explicite sur la conséquence, qui est de retirer (l’entente) de la table», a-t-il dit.

Selon lui, l’appui pour cette ligne dure au sein du caucus néo-démocrate est «unanime».

Il a souligné qu’il reste peu de temps aux libéraux pour qu’ils respectent l’échéance de la fin 2023.

«Il nous reste deux mois à la session législative. Je pense que nous arrivons à un moment critique et les libéraux vont devoir décider ce qu’ils vont faire», a-t-il ajouté.

«Et je pense qu’ils doivent savoir qu’on est on-ne-peut-plus sérieux. C’est assez pour les libéraux de jouer à des petits jeux. Qu’ils fassent la bonne chose ou qu’ils disent aux Canadiens qu’ils s’en foutent», a-t-il laissé tomber.

Du même souffle, il a assuré qu’il continuerait de collaborer avec le ministre de la Santé, Mark Holland.

L’entente de soutien et de confiance du NPD avec les libéraux est conçue pour assurer que ceux-ci, en situation de gouvernement minoritaire, puissent rester au pouvoir jusqu’en 2025.

En échange, les libéraux promettent d’accomplir une série de choses, comme le lancement d’un programme d’assurance médicaments.