L’organisme PAUSE propose des astuces pour gérer le temps d’écran en famille

MONTRÉAL — Si la gestion de l’utilisation du cellulaire en classe s’avère un défi, celle du temps d’écran à la maison en est un tout autant, particulièrement lors de la rentrée scolaire. Pour favoriser la transition des vacances vers la routine de l’automne, l’organisation PAUSE suggère des astuces aux parents et aux adolescents pour encadrer leur utilisation des écrans. 

Selon l’Académie de la transformation numérique, qui œuvre en partenariat avec l’Université Laval, 42 % des Québécois de 6 à 17 ans ont passé en moyenne plus de 10 heures par semaine sur le web, en 2022. En 2019, avant la pandémie, cette proportion s’élevait à 25%. 

Toutefois, de saines habitudes numériques incluent plusieurs facteurs en dehors du temps passé sur le web. Les contenus consultés et les moments où les écrans sont utilisés font aussi partie de cet équilibre numérique, explique Julie Mayer, chargée de projet chez PAUSE. 

«Les routines, que ce soit la routine des écrans, la routine du sommeil, tout ça, pendant les vacances d’été, elle est moins rigide pour beaucoup de familles. Alors quand vient le temps d’arriver à la rentrée scolaire, effectivement, il faut préparer l’enfant à un retour à une certaine routine peut-être plus stricte», affirme Mme Mayer. 

La première étape, selon la porte-parole de PAUSE, est de se questionner sur ses valeurs et sur le temps d’écran qu’on estime pouvoir allouer chaque jour. 

«La première des choses serait peut-être de se questionner comme parent, d’évaluer sa propre utilisation, comment nous on la vit dans notre quotidien, d’ouvrir la discussion avec son enfant aussi, déclare Mme Mayer. C’est sûr que d’avoir un cadre clair d’utilisation, c’est toujours gagnant, même si on comprend que ce n’est pas toujours facile de le faire.»

Pour ce faire, PAUSE propose différents outils sur son site web. Par exemple, le questionnaire «Es-tu futé avec ton cell?» permet aux parents et aux adolescents d’évaluer leur utilisation de leurs appareils électroniques, et offre des trucs pour diminuer son temps d’écran. 

L’organisation rend aussi disponible le «Guide PAUSE pour une famille branchée» qui propose d’établir une entente par rapport à l’utilisation des écrans à la maison. Ce «contrat» permet notamment de déterminer en famille les moments où les écrans sont interdits (par exemple, pendant les repas) et le nombre de minutes sans écran minimal avant l’heure du coucher. 

En ce qui concerne le temps d’écran quotidien, la Société canadienne de pédiatrie recommande que les petits de moins de deux ans ne soient pas exposés à des écrans. Pour les enfants âgés de deux à cinq ans, le temps d’écran devrait être limité à moins d’une heure par jour. 

«Pour les enfants de cinq ans et plus, il n’y a pas de recommandations en termes de nombre d’heures, précise Mme Mayer. Mais ce qu’elle recommande (la Société canadienne de pédiatrie) c’est de voir les types d’usage, les contenus, et de s’assurer que l’enfant a d’autres occupations, qu’il socialise, qu’il fasse des activités artistiques, sportives.»

Un cadre clair nécessaire à l’école

À la fin du mois d’août, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a fait valoir son intention d’interdire l’usage des téléphones intelligents en classe dans les écoles du réseau public. Le cellulaire pourrait toutefois être utilisé à des fins pédagogiques. 

«Il y a vraiment une nécessité d’instaurer un cadre clair dans l’environnement scolaire. On ne peut pas nier que c’est une problématique qui est bien réelle dans les écoles», estime Mme Mayer. 

Il manque toutefois encore de détails sur cette interdiction, notamment concernant ce que le ministre entend par l’utilisation à des fins pédagogiques. Il reste à savoir si des assouplissements seront prévus pour les enfants qui ont des difficultés d’apprentissage ou qui n’ont pas le français comme langue maternelle, illustre Mme Mayer. 

«Ce qu’on sait c’est qu’effectivement, la présence des cellulaires en classe, c’est une source de distraction, donc ça peut nuire aux apprentissages, ça peut rendre aussi la tâche plus difficile aux enseignants et aux enseignantes», soutient la chargée de projet. 

«D’avoir un cadre clair, je pense que ça aide tout le temps, que ce soit à la maison ou à l’école», ajoute-t-elle.