Québec annonce la modernisation de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont

MONTRÉAL — L’est de Montréal devrait enfin avoir droit à un établissement de santé moderne d’ici une décennie. Québec a annoncé lundi le lancement du projet de rénovation et d’agrandissement de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont (HMR).

Le ministre de la Santé, Christian Dubé, était sur place pour procéder à l’annonce aux côtés de la mairesse Valérie Plante et du député solidaire de Rosemont, Vincent Marissal.

Dans son allocution, le ministre a précisé que le projet serait réalisé en une seule phase, sur le site actuel de l’hôpital, et qu’un appel d’offres serait lancé dans les prochains jours pour le volet des honoraires professionnels de plans et devis.

Christian Dubé a dit vouloir voir une première «pépine sur le chantier» en 2024.

À terme, l’hôpital devrait passer de quelque 400 lits à environ 750 lits en incluant les places en néonatalogie. L’imposant chantier devrait coûter plusieurs milliards de dollars et s’échelonner sur une décennie.

Pour le moment, le seul montant avancé par Québec est un «coût de construction» estimé à 2 milliards $, mais la facture totale devrait être considérablement plus élevée. Christian Dubé a reconnu que celle-ci pourrait passer «du simple au double» en incluant les honoraires, les équipements et les provisions pour les imprévus.

À titre comparatif, le nouvel hôpital de 404 lits construit à Vaudreuil-Soulanges «représente un investissement de 2,6 milliards $», selon les chiffres du ministère de la Santé.

«Aujourd’hui, on respecte un engagement qu’on avait pris, non seulement envers l’hôpital, mais aussi envers la population», a déclaré M. Dubé en remerciant le personnel présent dans l’auditorium d’avoir «mis de la pression».

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a salué la bonne nouvelle en parlant de HMR comme d’une institution névralgique pour l’est de la métropole.

En ce qui concerne l’organisation des soins au milieu d’un ambitieux chantier de la sorte, le président-directeur général du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, Jean-François Fortin-Verreault, admet que «ça va être exigeant».

Si l’objectif demeure de maintenir 100 % des services, ceux-ci devront en partie être relocalisés dans d’autres installations du CIUSSS. La direction a déjà commencé «à faire de la place». 

Réactions des oppositions

Invité pour l’occasion, le député de Québec solidaire Vincent Marissal, qui représente la circonscription où se situe HMR, s’est réjoui de cette première étape.

«Je ne bouderai pas mon plaisir, ça fait cinq ans que je me bats pour ça, a-t-il commenté. Mais une annonce c’est bien, un hôpital c’est mieux.»

Vincent Marissal veut donner le bénéfice du doute au ministre et il dit le croire «déterminé», mais il entend demeurer vigilant jusqu’à ce que les travaux aient véritablement démarré.

Porte-parole libéral en matière de santé, André Fortin y voit lui aussi une «bonne nouvelle». «Autant pour les patients que le personnel, il était plus que temps», a-t-il réagi dans une déclaration écrite. 

Au Parti québécois, le député Joël Arseneau a souligné que l’on attend ce chantier «depuis plus de 10 ans» et que l’on a déjà connu «deux faux départs».

Il dit maintenant espérer que le gouvernement va garder le cap «malgré l’explosion prévisible des coûts».

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