Rogers devra ouvrir son réseau sans fil du métro de Toronto aux autres opérateurs

TORONTO — Le gouvernement fédéral oblige Rogers Communications à accorder l’accès à son réseau cellulaire dans les zones centrales du métro du centre-ville de Toronto à tous les opérateurs de téléphonie sans fil d’ici le 3 octobre.

Le ministre de l’Industrie, François-Philippe Champagne, a affirmé lundi que cette date limite s’inscrivait dans le cadre des nouvelles conditions d’autorisation du spectre, conçues pour amener les services de téléphonie mobile et de données sur l’ensemble du réseau de métro d’ici fin 2026. 

«Le message est simple. Assez, c’est assez. C’est le message que j’envoie aux opérateurs télécoms au nom des millions d’usagers de la Commission de transport de Toronto (CTT) qui ont été très, très patients», a déclaré M. Champagne. 

«C’est pourquoi aujourd’hui, au nom des milliers de passagers exaspérés, nous prenons les mesures nécessaires pour qu’à compter du 3 octobre, tous les usagers du métro aient accès à ces services, peu importe leur fournisseur.»

Actuellement, seuls les clients de Rogers et Freedom Mobile ont accès au réseau.

Le ministre donne aux opérateurs de téléphonie mobile, y compris les rivales Bell et Telus, jusqu’au 20 décembre de cette année pour conclure des accords commerciaux avec Rogers sur les conditions financières.

Bien que la date limite du 3 octobre ne couvre que le réseau existant, le gouvernement fédéral exige que le service soit en place pour toutes les stations dans les six mois suivant la conclusion des accords commerciaux. Le service doit être en place pour 80 % des tunnels d’ici deux ans, et la couverture doit être complète d’ici la fin 2026.

Rogers, qui a commencé à fournir le 23 août, sans crier gare, un service 5G à ses propres clients dans certaines zones de la CTT, a salué ce mandat.

«Cette approche reflète ce que nous proposons depuis le début: apporter les services 5G à tous les usagers le plus rapidement possible», a affirmé la porte-parole Sarah Schmidt dans une déclaration. 

«Bell et Telus traînent les pieds et le gouvernement fédéral les oblige maintenant à travailler sérieusement avec nous pour rendre la connectivité possible pour tous les usagers.» 

Elle a souligné que l’entreprise continuerait à travailler au développement du réseau de la CTT qu’elle a acheté, dans le but d’en élargir l’accès.

Telus a également fait valoir que la décision du ministre contribuerait à améliorer la sécurité publique et une concurrence équitable.

«Telus est ravie de la décision d’obliger Rogers à fournir l’accès à tous les opérateurs de la CTT», a affirmé le porte-parole Richard Gilhooley. 

«Il est regrettable que cette action ait été nécessaire pour forcer Rogers à faire ce qu’elle avait promis de faire il y a des mois.» 

BCE n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires. 

Les sociétés de télécommunications s’affrontent depuis des mois au sujet de l’accès au réseau de la CTT et des conditions commerciales qui y sont liées. 

Le gouvernement affirme que si les opérateurs ne respectent pas les conditions, il pourrait prendre des mesures, notamment imposer des amendes ou suspendre leur licence. 

«Le message ne pourrait pas être plus fort, et j’attends d’eux qu’ils s’y conforment pleinement. S’ils ne le font pas, nous prendrons des mesures coercitives», a prévenu le ministre Champagne. 

 

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