Singh rejette l’idée de plafonner le nombre d’étudiants étrangers

OTTAWA — Le chef néo-démocrate Jagmeet Singh a signalé qu’il «rejette» l’idée évoquée par certains ministres fédéraux, il y a quelques semaines, de plafonner les visas octroyés à des étudiants étrangers.

Cette idée avait été mentionnée par le ministre de l’Immigration, Marc Miller, comme l’un des «éléments» envisagés pour notamment répondre à la crise du logement.

«Je rejette cette solution parce que ça montre un manque de leadership et de responsabilité», a dit M. Singh, lundi en point de presse à Halifax, après avoir rencontré des étudiants de l’Université Dalhousie.

Il a, de nouveau, accusé les libéraux de Justin Trudeau et l’ancien gouvernement conservateur de Stephen Harper d’«inaction» dans le dossier du logement abordable.

«Ils ont laissé le marché immobilier bien fonctionner pour les riches investisseurs, mais pas pour monsieur et madame Tout-le-Monde, pour les familles, pour les étudiants», a-t-il soutenu.

M. Singh a réitéré que les néo-démocrates souhaitent l’utilisation de terrains fédéraux pour accroître le parc de logements abordables.

«Les étudiants étrangers ne sont pas à blâmer pour la crise du logement dans laquelle nous nous trouvons», a-t-il poursuivi.

En marge de la retraite du conseil des ministres qui a eu lieu à la fin août, M. Miller avait souligné qu’environ 700 000 étudiants sont présentement détenteurs d’un visa d’étudiant étranger. «C’est un chiffre énorme», avait-il dit.

«Ce sont pour la grande partie des gens qui viennent étudier, apprendre au Canada, peut-être bénéficier au pays à long terme, mais le volume, ça a eu un impact sur le logement en particulier», avait-il ajouté.

Le ministre du Logement qui était anciennement à l’Immigration, Sean Fraser, avait aussi indiqué qu’un plafonnement du nombre d’étudiants étrangers faisait partie des options à considérer.

Dans une entrevue accordée au réseau CTV diffusée dimanche, il a toutefois précisé qu’il préférerait que le pays continue d’accueillir «un nombre significatif d’étudiants internationaux». Il a fait valoir que «le programme est bon pour le Canada tant à court qu’à long terme quand on crée un bassin de nouveaux citoyens potentiels».

M. Fraser a insisté pour dire que le gouvernement comptait d’abord se concentrer à établir des partenariats avec les établissements canadiens qui accueillent des nombres records d’étudiants étrangers.

Le ministre avait d’ailleurs évoqué de telles discussions durant la retraite du cabinet afin de «comprendre quel rôle (les établissements) pourraient jouer pour réduire la pression sur les communautés dans lesquelles elles opèrent».

Cette approche pourrait rejoindre celle défendue par M. Singh puisqu’il propose de réserver les permis d’études aux établissements démontrant qu’ils ont des options de logement abordable.