Un ultramarathonien court pour faire valoir la protection du papillon monarque

MONTRÉAL — Le périple de l’ultramarathonien Anthony Battah pour faire valoir l’importance de protéger le papillon monarque et la biodiversité va bon train : 76 jours après son départ de Montréal, il est arrivé à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, à pied.

M. Battah a quitté l’Insectarium de Montréal le 29 juillet, pour amorcer l’ambitieux projet qu’était celui de suivre le trajet migratoire du papillon monarque à la course, du Québec, jusque dans l’état du Michoacán, au Mexique, où se posent chaque automne des millions de papillons monarque pour l’hiver. 

Samedi, l’ultramarathonien est arrivé à la frontière du Mexique à Laredo, au Texas. 

«On a traversé tout le trajet canadien jusqu’à Détroit, de Montréal jusqu’à Windsor, on a traversé à Détroit, ensuite on a essentiellement descendu vers le sud, et on est arrivés à Laredo», explique M. Battah, en entrevue. 

Courir 50 kilomètres par jour lui a évidemment demandé une période d’adaptation, même si M. Battah s’était entraîné pour réaliser ce défi. 

«Les deux-trois premières semaines ont été difficiles. J’ai plusieurs petits bobos, moyens bobos qui sont apparus, pas mal partout, pour être bien franc, explique-t-il. Ça a pris environ trois semaines au corps et à la tête pour s’adapter à cette nouvelle réalité-là, puis au volume de course qui s’enchainait jour après jour.»

Alors qu’il se trouvait près de Cincinnati, en Ohio, M. Battah a également eu un problème avec son tendon d’Achille gauche. 

«Ça s’enlignait pour une blessure, donc j’ai pris un deux jours et demi de pause, et ensuite j’ai fait une transition de marche à la course, puis ça s’est placé», raconte-t-il. 

Et depuis ce temps, «les choses vont vraiment bien» pour l’ultramarathonien, qui réalise son périple en compagnie de sa fille et de sa conjointe, qui le suivent dans un véhicule récréatif. 

M. Battah est également allé à la rencontre d’élèves d’écoles secondaires et primaires aux États-Unis pour parler de son projet, en plus de discuter avec les membres des communautés qu’il traversait. 

«On a eu des rencontres ici et là, par moment on pouvait aussi rencontrer certaines autorités locales, on a rencontré plusieurs journalistes en cours de route, des coureurs, des civils, des personnes de la population qui venaient nous encourager», dit-il. 

Il rappelle que la course n’est qu’une «excuse pour attirer l’attention» sur l’importance de protéger le monarque et la biodiversité en général. Il espère montrer que tout est possible, et que chaque personne peut agir pour protéger l’environnement. 

«En 76 jours, on a été capable de se rendre de Montréal jusqu’à la frontière du Mexique», affirme-t-il, disant que chaque personne peut accomplir son «ultra» à sa façon. 

Environnement Canada indique sur son site web que «les populations de monarques de l’Amérique du Nord ont connu un déclin considérable ces dernières années, ce qui nous amène à craindre pour la survie de l’espèce». 

Changement de plan pour la fin du parcours

M. Battah devait traverser la frontière mexicaine à pied et se rendre vers l’état du Michoacán, qui est plus au sud, à la course. 

Cependant, pour des raisons de sécurité, sa famille et lui on prit un avion samedi pour la ville de Mexico. Il continuera de courir 50 kilomètres par jours dans la ville et ses environs jusqu’au 29 octobre. 

«On a reçu énormément de drapeaux rouges dans les dernières semaines, de partout. Évidemment du Canada, des États-Unis, mais ce qui nous a surtout préoccupés, c’est que ça venait du Mexique, des collaborateurs, des personnes qui ne nous connaissaient pas et qui nous ont dit que les régions qu’on traversait étaient très instables», explique-t-il. 

À partir du 29 octobre, il espère pouvoir entamer un périple de quatre jours où il courra de la ville de Mexico jusqu’au Michoacán, où il pourra visiter des réserves du papillon monarque. Pour ce faire, il devrait avoir le soutien de la police et des autorités locales. 

M. Battah prévoit terminer son périple le 1er novembre, qui coïncide avec le Día de los Muertos (Jour des Morts), célébré au Mexique.