Une ex-candidate conservatrice dénonce une résolution sur les mineurs trans

La première personne ouvertement transgenre à se présenter pour les conservateurs aux élections fédérales prévient qu’une résolution adoptée par le parti pourrait nuire aux enfants de différents genres si elle devenait une loi.

Cependant, Hannah Hodson croit qu’il est peu probable que cette politique controversée soit une priorité absolue pour les conservateurs si le parti est porté au pouvoir.

«Si ces politiques (sont) adoptées, des gens vont mourir, des enfants vont mourir dans ce pays sans accès à des soins d’affirmation de leur genre», a soutenu Mme Hodson, qui s’était présentée pour le parti en 2021 à Victoria, en Colombie-Britannique.

Les délégués conservateurs se sont prononcés à 69,2 % en faveur d’une résolution visant à interdire «les interventions médicales ou chirurgicales qui altèrent la vie» pour les mineurs. Le vote a eu lieu lors d’un congrès politique de trois jours à Québec.

Cependant, comme ses précédents dirigeants, le chef conservateur Pierre Poilievre a rappelé qu’il n’était pas tenu d’inclure les politiques adoptées lors des congrès du parti dans une éventuelle plateforme électorale.

Lorsque la proposition a été adoptée, Hannah Hodson a affirmé sur les réseaux sociaux qu’elle se sentait trahie.

«À tous les gens (du Parti conservateur du Canada) qui m’ont dit qu’ils m’aimaient, me soutenaient et qu’ils se battraient pour moi, et qui me disent maintenant de me calmer et d’accepter ça, je vous vois et je n’oublierai pas», a-t-elle tonné sur X (anciennement Twitter).

Le vote est survenu alors que la question de l’identité de genre chez les enfants gagne du terrain parmi les conservateurs au Canada et aux États-Unis.

Mme Hodson croit que la politique canadienne s’inspire de plus en plus des stratégies politiques aux États-Unis.

«Il existe une longue et riche histoire d’acteurs politiques utilisant des minorités vulnérables afin d’accéder rapidement au pouvoir et de collecter des fonds», a-t-elle soutenu en entrevue.

Hannah Hodson dit qu’elle a commencé à prendre ses distances avec le parti après les manifestations du «Convoi de la liberté» de l’année dernière à Ottawa, lors duquel elle et ses amis ont été victimes de harcèlement.

Elle a finalement retiré son adhésion lorsque le Nouveau-Brunswick a instauré en juin une politique exigeant que les élèves de moins de 16 ans qui remettent en question leur identité de genre obtiennent le consentement de leurs parents avant que les enseignants puissent utiliser leurs prénoms ou pronoms préférés à l’école.

«Pierre Poilievre a donné son approbation tacite, a-t-elle indiqué. C’était vraiment la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.»

M. Poilievre a été interrogé sur la décision de la province plus tôt cet été, et il a suggéré que le premier ministre Justin Trudeau ne devrait pas s’impliquer, affirmant qu’il croyait que la question incombait à la province et aux parents.

Son bureau n’a toujours pas réagi au vote de samedi.

La Saskatchewan a également présenté des changements obligeant les écoles à demander le consentement des parents si un enfant de moins de 16 ans souhaite être désigné par un nom ou un pronom différent.