Théo Pelletier, un jeune patineur qui ne craint pas les obstacles

EXPLOIT SPORTIF. Les médias accordent beaucoup d’importance aux athlètes d’élite, mais oublient trop souvent ceux et celles qui pratiquent le sport par simple plaisir. Portrait d’un jeune patineur de vitesse de Sainte-Sabine qui ne l’a pas eu facile!

À 14 ans, Théo Pelletier vient de réussir ses meilleurs chronos à vie en patinage de vitesse sur courte piste et pourra désormais participer aux épreuves de niveau interrégional. Il sera notamment possible de le voir à l’œuvre, les 24 et 25 mars, à l’aréna Madelaine-Auclair, à Farnham, dans le cadre de la finale de l’ouest du Québec.

Un patineur doit parcourir la distance de 800 m en 1 minute et 42 secondes et la distance de 400 m en 49,5 secondes pour se mesurer aux athlètes de niveau interrégional. Théo a franchi ces deux distances en 1:38.27 et 0:49,20, le 4 mars dernier à Québec, lors de la compétition Les vives lames.

«Cet exploit est banal pour la plupart des patineurs, mais extraordinaire pour Théo», indique la mère du jeune garçon, Marie-Claude Lalumière.

Ennuis de santé

Il faut savoir que Théo a fait ses débuts en patinage de vitesse dans la catégorie paralympique en raison de ses conditions médicales. Ce dernier souffre notamment de dyspraxie, un trouble neurologique affectant son équilibre, sa coordination et l’organisation de ses mouvements.

Théo éprouve également de sérieux problèmes respiratoires.

«À ses deux premières années avec le Club de patinage de vitesse de Farnham (CPVF), il terminait rarement ses pratiques, car il avait trop de difficulté à respirer», précise Mme Lalumière.

À sa troisième année avec le CPVF, l’adolescent de Saint-Sabine a dû rater deux mois d’entraînement.

«Sa fonction respiratoire était alors à 54 % de sa capacité. La pneumologue de Théo refusait même qu’il mette les pieds dans un aréna», ajoute la mère du principal intéressé.

Théo reconnaît lui-même que le patinage de vitesse est un sport très demandant.

«C’est exigeant pour la respiration, car la position d’un patineur n’est pas adaptée pour les poumons. C’est également difficile pour les jambes, car on pousse beaucoup. Et, en plus, ça demande beaucoup de coordination», explique-t-il.

Persévérance

Même s’il fait du ski alpin en famille et avec ses amis depuis l’âge de trois ans, Théo ne pratiquait pas beaucoup de sports avant de s’adonner au patinage de vitesse. Il avait bien fait du karaté, un peu de bowling et de la natation, mais sans plus.

«Théo a essayé le patinage de vitesse pour voir s’il aimait ça et il a rapidement attrapé la piqûre. Mon fils a toujours voulu s’améliorer, tout en se fixant des objectifs réalistes. Il a également fait preuve de beaucoup de résilience en acceptant de patiner avec des plus jeunes», indique Mme Lalumière.

Avant de donner le feu vert à son fils, cette dernière dit avoir pris la peine de consulter le fondateur du CPVF, Kevin Piton, afin d’en apprendre un peu plus sur la philosophie de l’association.

«M. Piton, dit-elle, m’a tout de suite rassurée en me disant que le Club était d’abord axé sur la participation, sans pour autant négliger le volet compétition.»

Le jeune patineur s’entraîne aujourd’hui à Farnham trois jours par semaine (samedi, dimanche et mercredi). Il lui arrive également de participer à des entraînements à Saint-Hyacinthe.

Théo trouve également le temps de pratiquer le théâtre, à l’école Jean-Jacques-Bertrand, en guise d’activité parascolaire.

«Notre troupe monte présentement une pièce sur le thème de la lune qui sera présentée à l’auditorium les derniers jeudi et vendredi d’avril. C’est une création de notre prof d’art dramatique», précise l’étudiant de deuxième année du secondaire.

Ce dernier songe même à devenir comédien, car ce métier, dit-il, permet à ses artisans d’incarner différents personnages.