Kevin Spacey nie que les attouchements aient été sa «marque de commerce»

LONDRES — Kevin Spacey a nié que les attouchements par l’entrejambe étaient sa «marque de commerce» dans son interrogatoire de vendredi, lors duquel il s’est montré de plus en plus irrité face à la procureure qui l’accusait d’avoir agressé sexuellement quatre hommes.

Dans un échange houleux qui a nécessité l’intervention du juge, Spacey a été interrogé sur les allégations selon lesquelles il aurait agrippé un homme dans les coulisses d’un événement caritatif d’un théâtre.

«Des conneries absolues!», a-t-il réagi lorsque des ricanements ont émergé dans la salle d’audience bondée.

Spacey était à la barre des témoins pour une deuxième journée au tribunal de la Couronne de Southwark – sa dernière chance de convaincre les jurés qu’il n’a jamais agressé personne dans une affaire qui pourrait affecter sa capacité à redémarrer sa carrière, entachée par des accusations d’inconduite sexuelle.

L’acteur américain de 63 ans, qui est identifié au tribunal par son nom complet, Kevin Spacey Fowler, a plaidé non coupable à une douzaine d’accusations comprenant des chefs d’agression sexuelle et indécente et un chef d’avoir poussé une personne à se livrer à des relations sexuelles avec pénétration sans son consentement.

Les allégations contre le double oscarisé datent de 2001 à 2013. Il était alors au théâtre Old Vic, où il a été notamment directeur artistique.

Il a témoigné qu’il n’avait jamais agressé sexuellement trois hommes, affirmant que deux d’entre eux avaient partagé des rencontres consensuelles avec lui. Pour le quatrième, il a dit qu’il avait été tout simplement «maladroit».

Spacey s’est opposé au terme «saisir l’entrejambe» pour décrire ce qu’il avait fait.

«Je dirais que dans mon estimation, ce n’est pas une prise, pas un tâtonnement», a-t-il déclaré à propos de ce qu’il avait fait. «C’est un contact doux.»

«Le fait est, M. Spacey Fowler, que c’est votre modus operandi», a répondu la procureure Christine Agnew.

Les victimes présumées disent s’être manifestées après que des allégations contre Spacey eurent fait surface aux États-Unis en 2017, alors que le mouvement #MeToo prenait de l’ampleur.

La procureure Agnew a déclaré que Spacey avait profité de son statut «d’enfant chéri de la scène théâtrale londonienne» et savait que ses victimes ne le dénonceraient probablement pas.

Spacey a dit qu’il n’avait utilisé sa position que pour redonner au Old Vic son ancienne gloire.

«Je n’avais pas de baguette magique que j’agitais devant les visages des gens chaque fois que je voulais que quelqu’un aille au lit avec moi», a-t-il soutenu.

Interrogé sur l’accusation la plus grave à laquelle il fait face, selon laquelle il aurait pratiqué le sexe oral sur un aspirant acteur qui s’était endormi ou évanoui sur son canapé, la procureure Agnew a contesté le récit de Spacey selon lequel la rencontre avait été consensuelle.

Elle a remis en question l’explication de Spacey selon laquelle il avait téléphoné à l’homme par inquiétude, après qu’il se soit précipité hors de son appartement. Elle a suggéré que l’homme était, en fait, toujours évanoui lorsque l’appel a été passé, indiquant qu’il s’agissait d’une erreur ou d’un appel involontaire.

«C’est votre théorie», a-t-il lancé.

«C’est le dossier de l’accusation», a-t-elle dit.

«Et il est faible!», a-t-il rétorqué.