Le vandalisme sous haute surveillance à Farnham

Mini-feu sur le terrain de baseball. Graffitis sur les murs et les tables de pique-nique. Clôture de la piscine publique découpée. Fleurs des jeux d’eau brisées. Ces exemples ne sont que quelques-uns des actes de vandalisme posés à Farnham ces derniers mois. Question de dissuader les jeunes de commettre ces gestes fâcheux qui coûtent cher à la Ville, le nouveau directeur du service des loisirs, Steve Charbonneau, a proposé de passer à l’action en équipant les infrastructures municipales de caméras de surveillance.

«Il n’y a pas plus de vandalisme à Farnham qu’ailleurs, mais il y en a. C’est une réalité. Et ce qu’on veut faire, avec le système de caméras, ce n’est pas une affaire à la Big Brother, mais juste surveiller, explique Steve Charbonneau, qui occupe ce poste depuis février dernier. On investit pour nos infrastructures, et on veut que les jeunes comprennent qu’il y a des conséquences au vandalisme. Que c’est payé par les taxes des citoyens, et que c’est leur papa et leur maman qui paient en bout de ligne.»

Cette nouvelle politique municipale, que Steve Charbonneau considère plutôt comme une «intention du conseil de la ville à commencer à protéger ses infrastructures», a déjà porté fruit. L’installation des quatre caméras à l’aréna Madeleine-Auclair, au début de l’été, a visiblement découragé les vandales.

Les représentants de la Ville visaient notamment le nouveau terrain de dek hockey de 7200 pieds carrés, situé à côté de l’aréna. Son installation, incluant les structures, le tableau indicateur et le système d’éclairage, a coûté 77 000$. La surface peut se transformer en patinoire et en terrain de basketball.

«Ça vaut environ 110 000$, mais on a eu des dons, de la main-d’œuvre gratuite et du bois commandité», souligne François Giasson, directeur général de la municipalité. 

Les plans ont été réalisés par Benoît Larivière, urbaniste de Farnham.

Investissement payant

Des suspects ont été filmés en pleine action, récemment, et la Ville de Farnham étudie la possibilité de porter plainte contre l’un d’eux.

«C’est normal d’être tenu responsable, insiste Steve Charbonneau. Si le jeune est majeur, on va porter plainte. Sinon, on verra comment on procédera. On veut que le jeune comprenne qu’il ne sera jamais gagnant à faire du vandalisme. On n’en laisse plus passer.» Notons que dès l’âge de 12 ans, en vertu de la règlementation en vigueur au Canada, un adolescent peut être poursuivi pour une infraction criminelle.

Le système des caméras de surveillance coûtera entre 20 000$ et 25 000$ à la municipalité. Outre l’aréna et le dek hockey, il couvrira tous les édifices municipaux : la station gourmande, le skate park, le terrain de baseball, l’extérieur de l’hôtel de ville, la piscine et les terrains de tennis.

«C’est un montant qui est très raisonnable pour tout l’argent que ça va nous faire sauver», fait valoir Benoît Larivière.

Tournée de sensibilisation

Question de sensibiliser les jeunes de Farnham et de la région aux coûts du vandalisme, Steve Charbonneau prépare une tournée dans les écoles du coin.

«On rencontrera le sergent Hugo Lizotte, porte-parole de la Sûreté du Québec de Brome-Missisquoi, prochainement, afin de mettre ce projet sur pied, explique l’ancien porte-couleur des Alouettes de Montréal.

Je veux faire le tour des écoles pour donner des exemples concrets et montrer qu’un petit bris, ça a beaucoup de conséquences.»