Les résidences secondaires, un marché à part?

ATTRAITS NATURELS – Dans Brome-Missisquoi, les lacs et montagnes exercent depuis toujours une certaine fascination sur les ménages à la recherche d’une résidence secondaire.

«Les acheteurs d’une résidence secondaire recherchent les plans d’eau et le bas des pentes de ski. Et c’est précisément ce que Bromont, Sutton et Lac-Brome peuvent leur offrir», indique Paul Cardinal, directeur analyste du marché à la Fédération des chambres immobilières du Québec (FCIQ).

Au dire de ce dernier, cette clientèle souhaite vivre dans un milieu tranquille, près de la nature, mais en prenant soin de s’assurer que les services ne seront pas hors de portée.

«Bromont constitue un bel exemple type. Les résidents peuvent s’y procurer les biens et services de base, puis se rendre à Granby lorsqu’ils recherchent une offre plus abondante ou plus spécialisée», ajoute M. Cardinal.

Selon Reginald Gauthier, des Immeubles Coldbrook, le marché des résidences secondaires est en pleine effervescence dans notre région. Son entreprise est particulièrement active dans les secteurs de Bolton-Ouest, Mansonville, Lac-Brome, Sutton, Abercorn et du lac Memphrémagog.

«Ce type de propriété représente 80 % de notre volume d’affaires et je peux vous assurer que le personnel ne se tourne pas les pouces depuis le 10 ou le 15 janvier dernier. Tous nos courtiers sont occupés et on commence déjà à penser à une année record avec une hausse actuelle des transactions de l’ordre de 40 %», signale M. Gauthier.

Ce courtier d’expérience ajoute qu’il existe une forte demande pour les fermettes et les maisons usagées dans la région. Il constate également que le marché n’est pas inondé par les nouvelles constructions.

«Les propriétés de moins de 500 000 $ et de plus de 650 000 $ se vendent bien», précise-t-il.

Michel Ferri, courtier immobilier chez Re-Max Professionnel, laisse entendre que le portrait est un peu différent dans la partie centre et ouest de la MRC de Brome-Missisquoi.

«Chez nous, dit-il, les résidences secondaires de 250 000 $ et moins se vendent comme des petits pains chauds et sont particulièrement recherchés par les acheteurs… et les professionnels du secteur immobilier qui se les arrachent».

M. Ferri rappelle que les propriétaires de Sutton et Bromont utilisent leur résidence secondaire à l’année. À Lac-Brome, par contre, les propriétaires sont surtout présents durant la saison estivale pour la pêche et la navigation.

Même si la SCHL a décidé de ne plus assurer les prêts hypothécaires pour les résidences secondaires à compter du 30 mai prochain, Paul Cardinal ne croit pas que le marché sera véritablement affecté par ce changement de politique.

«Les acheteurs de résidences secondaires ont généralement les moyens d’effectuer la mise de fonds de 20 % exigée lors de l’achat d’une propriété», affirme-t-il.

Ce dernier explique que la clientèle pour ce type d’habitation est surtout constituée de ménages de 45 ans et plus, qui ont déjà payé leur résidence principale en totalité ou en bonne partie.

Les dires de M. Cardinal rejoignent ceux de M. Gauthier qui atteste que les baby-boomers (de 40 à 60 ans) sont les principaux acheteurs de maisons secondaires.

«Des retraités ou semi-retraités qui ont vendu leur maison à Montréal ou songent à la vendre, pour éviter de perdre des heures dans la circulation. Des télé-travailleurs également qui n’ont pas à se rendre au bureau à tous les jours et qui peuvent travailler tranquillement à partir de chez eux grâce à Internet», précise-t-il.