Un rôle de premier plan pour Paradis

Le député provincial de Brome-Missisquoi jouera un rôle actif demain lors de la rentrée parlementaire en présidant le scrutin sur la nomination du nouveau président de l’Assemblée nationale.

«La présidence du scrutin revient généralement au doyen des députés, à condition qu’il n’ait pas de charge ministérielle. C’est la deuxième fois que j’assume ce rôle», nous confiait Pierre Paradis, ce matin, quelques heures avant le retour des élus dans la Vieille Capitale.

Ce dernier décrit la fonction de président de l’Assemblée nationale comme un rôle prestigieux, la personne qui occupe ce poste représentant l’institution dans ce qu’elle a de plus noble.

Le député libéral laisse par ailleurs entendre que cette fonction revêt une importance  toute particulière en présence d’un gouvernement minoritaire.

«Ça prend quelqu’un qui est capable de rallier la majorité, pour ne pas dire faire l’unanimité au sein de la députation», signale M.Paradis.

Défis du prochain gouvernement

Pierre Paradis estime que le Québec s’est relativement bien tiré d’affaires lors de la dernière période de ralentissement économique en raison de la solidité de son système bancaire et de l’abondance de ses richesses naturelles.

«Mais, pour les richesses naturelles, ça prend des clients. Si les autres économies fonctionnement au ralenti, le prix de nos richesses baisse rapidement», prend soin de rappeler le député de Brome-Missisquoi

M.Paradis estime que l’ancien gouvernement, celui de Jean Charest, avait pris deux bonnes décisions à la fin des années 2000 pour stimuler l’économie en investissant dans les infrastructures et en remettant de l’argent dans les poches des contribuables.

«Le gouvernement Marois a connu un faux départ sur le plan financier. Le problème, c’est que tu ne peux pas te permettre de jouer avec les finances. Y’a rien de plus peureux qu’un dollar», poursuit-il.

Le politicien rappelle que la situation économique mondiale n’est pas très reluisante et que le Québec ne vit pas en vase clos.

«Ma crainte, c’est que la crise économique nous rattrape et que le nouveau gouvernement ne fasse pas une bonne lecture de la situation. Selon moi, la classe moyenne du Québec est à la limite de ce qu’elle peut payer», ajoute-t-il.

Intégrité et constitution

Pierre Paradis s’attend à ce que le dossier de l’intégrité occupe beaucoup de place lors de la session parlementaire qui s’amorce.

«Le nuage de l’intégrité plane au-dessus de la classe politique. Il est important que la Commission Charbonneau fasse la lumière et que les profiteurs soient démasqués. Les révélations ne font que commencer, nous n’avons pas fini d’en apprendre. Nous en avons au moins jusqu’en juin prochain avec les déclarations choc», affirme-t-il.

Selon M.Paradis, l’administration Marois va jouer la carte de l’intégrité «jusqu’à ce que la Commission Charbonneau aborde la période des gouvernements du Parti québécois».

Le député libéral s’attend également à ce que le  Parti québécois «remette le dossier de la constitution sur la table». Il ajoute que le PQ ne manque pas d’alliés (Coalition avenir Québec et Québec solidaire) dans ce dossier.

«Pauline Marois n’a pas le choix d’aller de l’avant avec ça, sinon la base militante du PQ va se charger de le lui rappeler», précise-t-il.

S’il n’est pas en mesure de se prononcer sur les <I>chances de survie<I> du nouveau gouvernement, M.Paradis rappelle que la durée de vie moyenne d’un gouvernement minoritaire ne dépasse guère 18 mois.

«Ce qui est connu, ajoute-t-il, c’est qu’on devrait siéger environ six semaines cet automne.»

Course à la chefferie

On ne peut évidemment pas parler à Pierre Paradis sans le questionner au sujet de la course à la chefferie du Parti libéral du Québec. Soumettra-t-il sa candidature et, sinon, qui appuiera-t-il?

Le député de Brome-Missisquoi refuse toujours d’afficher ses couleurs et prend soin de rappeler qu’il reste encore un mois et demi avant la date limite de mise en candidature.

«La vraie course commence officiellement le 14 décembre. Nous avons encore beaucoup de temps devant nous», se plaît-t-il à dire.