Aréna de Bedford: des usagers de partout!

RICHESSE – Le maire Yves Lévesque estime que l’aréna est une infrastructure de premier plan pour l’ensemble des résidants de la grande région de Bedford.

«La présence de l’aréna permet à Bedford et aux municipalités des alentours d’offrir à leurs citoyens une gamme de loisirs très diversifiée. Il en va de même pour les établissements scolaires locaux. L’aréna sert également de lieu de rassemblement et contribue à créer des emplois (employés municipaux, instructeurs, arbitres, juges de ligne, chronométreurs, etc.)», signale le maire.

L’aréna de Bedford affiche un bon taux de fréquentation, ce qui est loin d’être le cas dans l’ensemble du Québec.

«La glace est utilisée 10 ou 11 heures par jour en semaine – en incluant les activités scolaire – puis 15 ou 16 heures par jour durant le week-end», résume Paul Boulay, directeur de l’aréna.

Iniquité?

À l’heure actuelle, la Ville de Bedford assume la totalité des frais d’entretien d’un bâtiment utilisé par ses citoyens et les résidants des localités environnantes.

«La contribution des municipalités voisines se limite bien souvent au remboursement d’une partie des frais d’inscription excédentaires. Celles-ci versent aux familles de 75 $ à 100 $ par enfant pour les aider à payer la différence entre le tarif résidant et le tarif non résidant», précise M. Lévesque.

Les statistiques du service des loisirs de Bedford démontrent que l’aréna sert davantage aux non-résidants qu’aux résidants.

«Seulement trois des 16 membres du club de patinage synchronisé et 16 des 65 jeunes qui adhèrent au club de patinage artistique habitent Bedford. Plus de la moitié (121 sur 211) des joueurs de l’Association du hockey mineur de Bedford habitent à l’extérieur de notre municipalité. Le pourcentage est encore plus élevé pour le hockey adulte», affirme M. Lévesque.

Voilà pourquoi le maire de Bedford entend rencontrer ses homologues des sept municipalités voisines pour les sensibiliser à l’importance d’un partage des coûts d’entretien et de réfection de l’aréna.

«Même si le gouvernement devait subventionner les travaux de modernisation à hauteur de 50 %, il est loin d’être certain que Bedford aura les moyens de payer la différence (1,5M $ ou 2M $ selon le type de système de réfrigération retenu). La réalisation de ce projet nécessite un effort collectif et l’appui de toutes les municipalités de la région», insiste M. Lévesque.

Réactions des maires

Le maire de Saint-Ignace-de-Stanbridge, Albert Santerre, se dit prêt à s’assoir avec ses voisins pour discuter du dossier de l’aréna.

«Bedford a d’importantes réparations à faire et il faut trouver une façon de lui venir en aide. On ne peut pas simplement dire: vous l’avez construit, arrangez-vous avec vos problèmes! Des investissements de 3M $ à 4M $, ça fait beaucoup pour une population de 2 500 habitants», indique M. Santerre.

Le maire de Saint-Ignace croit par ailleurs que Bedford devrait revoir son mode de facturation.

«Le problème, c’est que Bedford ne charge pas le coût réel d’entretien aux utilisateurs. En décidant de le faire, elle perdrait sans doute un certain nombre de hockeyeurs et de patineurs à court terme, mais ces dernier finiraient par revenir», soutient-il.

Au dire de ce dernier, la signature d’ententes intermunicipales – comme il en eixiste à Farnham et à Cowansville – pourrait être une autre solution.

M. Santerre estime qu’il y a moyen d’en arriver à une entente entre les municipalités de la région, à condition que Bedford y mette aussi du sien.

«Bedford ne doit pas s’attendre à ce que les autres municipalités payent 100 % des frais d’entretien. C’est du <I>give and give<I>», affirme-t-il.

Le maire du Canton de Bedford, Gilles St-Jean, laisse entendre que son homologue de la Ville de Bedford parle du partage des coûts d’entretien de l’aréna depuis un an, mais n’a toujours pas mis de chiffres sur la table.

«Il est certain qu’on ne fera pas de chèque en blanc. On veut voir comment c’est géré, examiner les budgets des dernières années. On souhaite également avoir notre mot à dire dans l’administration», résume-t-il.

Ce dernier estime par ailleurs que sa municipalité devrait recevoir des avantages en retour de sa contribution.

«Si on aide à combler le déficit, il faudrait que nos enfants payent les mêmes tarifs que les résidants de Bedford», insiste-t-il.

M. St-Jean signale enfin que l’aréna ne dessert pas seulement le «groupe des huit municipalités», mais accueille des usagers de l’extérieur.

«Il y a des gens de Venise, Noyan, Clarenceville et peut-être même de Saint-Alexandre qui utilisent la glace de Bedford. Y’a également des adultes de l’extérieur de notre région qui évoluent dans les ligues adultes. Comment peut-on faire pour leur demander de contribuer au déficit d’opération?», poursuit M. St-Jean.

Clientèle de l’aréna

ACTIVITE               USAGERS DE BEDFORD      USAGERS DES ALENTOURS

. Hockey adultes                  23 %                                  77 %

. Hockey jeunes                   43 %                                  57 %

. Patinage synchronisé        19 %                                  81 %

. Patinage artistique             25 %                                  75 %

Source: Ville de Bedford