Aréna de Bedford: entente historique entre 11 municipalités

SPORTS. Les représentants de la Ville de Bedford et de dix municipalités voisines ont paraphé hier une entente en matière de loisirs garantissant la survie de l’aréna de Bedford pour une période minimale de dix ans.

Ce nouveau pacte constitue l’aboutissement d’une série de rencontres et de consultations entre les élus de la région amorcée voilà plus de 18 mois. Douze municipalités ont été sollicitées par l’administration Lévesque et dix d’entre elles ont finalement adhéré au projet.

L’entente intermunicipale prendra effet l’automne prochain et sera valide pour une période de dix ans. En vertu de cet accord, la Ville de Bedford assumera la totalité des frais de mise à niveau du vieil aréna construit en 1973 et 20 % du déficit d’opération annuel de cette infrastructure sportive alors que les dix autres partenaires absorberont 80 % de ce même déficit.

La participation de chaque municipalité sera calculée en fonction de cinq critères: montant de base, population, richesse foncière, proximité de Bedford et nombre d’utilisateurs d’âge mineur (hockey et patinage artistique).

«La contribution de chacun des partenaires devrait varier entre 5 000 $ et 17 000 $. Ce montant a été établi sur la base du déficit d’opération moyen des cinq dernières années qui fluctue entre 215 000 $ et 230 000 $», précise le maire de Bedford, Yves Lévesque.

En guise de compensation pour la participation financière de ses voisines, la Ville de Bedford a accepté de réduire de 200 $ à 50 $ l’écart du tarif d’inscription entre les résidants et les non-résidants.

Les résidants de Pike River et d’Henryville, dont les élus ont refusé d’adhérer à l’entente, devront cependant payer le gros prix pour inscrire leurs enfants aux activités du Club de patinage artistique (CPA) et de l’Association du hockey mineur de Bedford (AHMB).

Deux personnes représenteront la Ville de Bedford au comité de gestion de l’aréna alors que les dix autres municipalités partenaires disposeront chacune d’un représentant. Cette nouvelle structure administrative s’est réunie pour la première fois voilà une dizaine de jours.

«À la demande des signataires de l’entente, la Ville de Bedford va procéder au décompte de la clientèle adulte et fournir un rapport au comité de gestion de l’aréna. Le comité devra ensuite déterminer s’il y a lieu d’inclure les adultes dans le mode de calcul de la contribution financière pour l’an prochain. Le comité de gestion verra également s’il est possible d’augmenter les revenus au moyen de diverses activités de financement», ajoute le maire Lévesque.

Quelques réactions

Albert Santerre, maire de Saint-Ignace-de-Stanbridge et porte-parole des partenaires de la MRC de Brome-Missisquoi, se dit enchanté du résultat des négociations. À ses yeux, l’avenir des petites municipalités rurales passe davantage par la conclusion de «bonnes ententes intermunicipales» que par des fusions pures et simples.

«La participation financière de chaque municipalité partenaire sera limitée aux frais d’utilisation de l’aréna. La mise en place d’un comité de gestion permettra de nous assurer que ces frais restent dans les limites de notre capacité de payer», indique-t-il.

Martin Thibert, maire de Saint-Sébastien et porte-parole des partenaires de la MRC du Haut-Richelieu, reconnait que la démarche n’a pas été facile, mais estime que les efforts déployés par chacun des partenaires en valaient la peine.

«C’est un plus pour nos enfants que d’avoir accès à des équipements sécuritaires et un service de proximité à coûts  raisonnables», affirme le maire Thibert.

Ce dernier se dit également satisfait de l’escompte accordé aux municipalités les plus éloignées, soit celles de la MRC du Haut-Richelieu (Saint-Sébastien, Venise-en-Québec, Saint-Alexandre et Saint-Georges-de-Clarenceville).

Le président de l’AHMB, Richard Morin, laisse entendre que l’entente vient corriger «une erreur vieille de 43 ans», signifiant ainsi que les contribuables de Bedford assument depuis toujours le déficit d’opération d’une infrastructure qui profite aux citoyens d’une douzaine d’autres municipalités.

La présidente du CPA de Bedford, Angéline Tanguay, estime que la mise à niveau de l’aréna, aux frais de cette municipalité, va inciter les patineurs et patineuses à persévérer dans la pratique d’un «sport qui n’est pas toujours facile», mais qui compte de nombreux adeptes depuis trois générations.

Karine Deshaies, citoyenne d’Henryville et secrétaire de l’AHMB, déplore la décision de l’administration Clouâtre et estime que le conseil aurait dû tenir compte davantage de la position des 250 signataires de la pétition favorable au projet. Celle-ci entend continuer à faire pression sur le conseil d’Henryville pour qu’il adhère à l’entente.

«Les élus n’avaient peut-être pas tous les éléments en main au moment de prendre leur décision», affirme-t-elle.

Le maire de Bedford, Yves Lévesque, soutient pour sa part que tout le monde sort gagnant de cette négociation. Il estime par ailleurs que l’entente devrait jouer en faveur de la grande région de Bedford dans ses démarches en vue de l’obtention d’une subvention pour la mise à niveau de l’aréna.

«Le partage des frais d’utilisation va également permettre à la Ville de Bedford de bénéficier des liquidités nécessaires pour financer la portion des travaux non couverte par les subventions sans augmentation de coûts pour les Bedfordois», ajoute-t-il.