Asclépiade: projet de coopérative dans Brome-Missisquoi

FIBRE NOBLE. François Simard croit plus que jamais aux vertus de l’asclépiade et travaille présentement à la commercialisation de sa fibre traitée. Il consacre également ses énergies au développement d’un réseau de producteurs qui pourrait l’alimenter en matière première.

Ce spécialiste en recherche et développement, qui a travaillé chez Steadfast pendant 20 ans, a rencontré une trentaine de producteurs agricoles et de propriétaires terriens de Brome-Missisquoi, jeudi dernier, afin de vérifier leur intérêt pour la culture de cette plante indigène réputée pour ses qualités isolantes et absorbantes.

«Tout le monde est emballé. C’est une belle plante, ça sent bon et ça attire les papillons», lance Pierre Genesse, agent rural au CLD de Brome-Missisquoi, qui a mis en contact le promoteur granbyen et les producteurs potentiels.

M. Simard est présentement à la recherche de plusieurs parcelles de terre de cinq à dix hectares pour la culture de l’asclépiade. Dans l’immédiat, une centaine d’hectares devraient suffire aux besoins de son entreprise.

Le promoteur et les producteurs intéressés se rencontreront de nouveau le 26 mars prochain au siège social de la MRC.

Retombées

Selon Pierre Genesse, les participants sont en droit de s’attendre à des revenus de 2 500 $ par hectare. Après déduction du coût d’achat des graines et des frais d’opération des moisonneuses-batteuses, les profits pourraient jouer entre 1 000 $ et 1 500 $ l’hectare.

«Le jeu en vaut la chandelle, car ça ne demande pas de gros investissements et c’est bon pour l’environnement. C’est plus rentable que de cultiver du foin ou de laisser sa terre en friche et moins compliqué que la culture de la vigne, mais il n’y a bien sûr aucune garantie. C’est sans filet», indique l’agent rural.

Ce dernier ajoute que la culture de l’asclépiade nécessite un sol bien drainé, avec un PH neutre.

«Il n’y a pas de cadeau: il faut prendre le temps de bien préparer la terre. Le printemps suivant, on est prêt à semer. On devra ensuite patienter trois ans avant la première récolte, histoire de permettre à la plante de se développer et de bien s’enraciner», ajoute-t-il.

Étapes

M. Genesse a dénombré plusieurs endroits dans les  secteurs centre et est de la MRC de Brome-Missisquoi où l’agriculture a été délaissée au fil des ans et qui pourraient être propices à une telle culture.

«Des essais réalisés aux États-Unis démontrent qu’il n’y pas de danger de contaminer les champs voisins. On peut très bien cultiver des parcelles de soya et d’asclépiade côte-à-côte», signale M. Genesse.

On retrouve actuellement des champs d’asclépiade à Granby, Ste-Thècle, L’isle-Verte, Sherbrooke, Mirabel et Gatineau. À Saint-Tite, des producteurs  agricoles se sont regroupés en coopérative (coop Monark) pour la culture de cette plante également connue sous le nom de soyer du Québec.

«Notre objectif est de créer une filière similaire. Si tout va bien, le projet pourrait commencer à lever en 2015 et démarrer pour de bon en 2016», résume M. Genesse.

Ce dernier soutient que Brome-Missisquoi a l’avantage d’être situé aux côtés de la Haute-Yamaska, bastion du promoteur François Simard. Une source d’approvisionnement rapprochée réduit les frais de transport et l’émission de gaz à effet de serre.

«M. Simard a aimé le côté innovateur de notre région et démontré une belle ouverture», ajoute M. Genesse, d’un ton optimiste.

Avec la collaboration d’Ugo Giguère