Cinquante ans de métier pour le barbier Jacques Lacoste

COIFFURE. Le 15 juin 1967, le Farnhamien Jacques Lacoste recevait son diplôme de barbier. Un demi-siècle plus tard, il continue de veiller sur l’allure capillaire de ses centaines de clients.

Ce n’est pas d’hier que Jacques Lacoste s’intéresse à la coiffure pour homme.

«Quand j’étais jeune, je regardais travailler Roger Martel pendant des heures. Je laissais même passer les autres clients avant moi pour rester plus longtemps dans la <I>barber shop<I>. Ce barbier, dont j’admirais le travail, a été pour moi une véritable source d’inspiration», indique-t-il.

À 18 ans, Jacques Lacoste a décidé de suivre ses traces et s’est inscrit à l’école de barbier Labrosse ltée, rue Sainte-Catherine est, à Montréal. Le jeune homme n’avait pas encore d’auto à l’époque et faisait le trajet Farnham-Montréal à bord d’un autobus conduit par Normand Arcand. Les deux hommes ont renoué d’amitié quelques années plus tard au sein du Club de Lions.

«À l’école, tous les clients avaient droit au lavage et massage de tête, à la coupe des cheveux, à la taille de la barde. On allait également couper les cheveux aux pensionnaires de l’asile Saint-Jean-de-Dieu. Après cette expérience m’a été précieuse, je n’ai jamais eu de misère à composer avec les enfants qui pleurent ou qui bougent constamment», précise-t-il.

Au terme d’une formation de six mois, le jeune diplômé et deux de ses collègues ont été recrutés par le coiffeur attitré au camp militaire de Farnham. Il y est demeuré sept mois.

«Il avait choisi les meilleurs élèves de la classe. Avec une note cumulative générale de 97 %, j’avais terminé au deuxième rang de ma promotion à un pour cent du meneur», signale M. Lacoste, avec une fierté non dissimulée.

Débuts à Farnham

Après un stage d’un an à Granby, Jacques Lacoste a pris la relève du barbier Rosario René, qui abandonnait le métier après 66 ans de service. Le nouveau venu travaillait aux côtés de Guy Gendron dans le local qui abrite aujourd’hui Fleuriste Farnham.

Les deux barbiers ont poursuivi leur carrière dans un petit local de l’hôtel Montcalm en compagnie de Luc Martel, le fils de l’idole de jeunesse de Jacques Lacoste. L’établissement était connu sous le nom de Salon GLM.

Dix ans plus tard, soit en janvier 1979, M. Lacoste a acheté un ancien dépanneur et magasin de bonbons qu’il a transformé en salon de coiffure. Peu de temps après, sa conjointe a suivi une formation avant d’ouvrir un salon de coiffure pour dame dans le local adjacent au salon de barbier.

«Liane et moi avons habité l’immeuble jusqu’en août dernier avant de le vendre à la famille Plouffe, propriétaire du supermarché attenant à l’édifice. Les travaux de rénovation de notre nouvelle maison se poursuivent allègrement depuis près d’un an», résume le principal intéressé.

Les coiffeur et coiffeuses du Salon Jacques louent maintenant leur chaise au nouveau propriétaire de l’édifice commercial. Il s’agit de Jocelyne Labonté (34 ans de service), Mireille Rousselle (20 ans), Renelle Langlois (15 ans) et Corinne Durand (deux ans).

«Depuis six ans, chaque employé gère sa propre clientèle. Fini pour moi les T-4 et la paperasse», signale M. Lacoste.