CPE Le Colibri: les parents commencent à s’impatienter

PETITE ENFANCE. Après les administrateurs du CPE Le Colibri et les autorités municipales de Farnham, c’est maintenant au tour des parents de réclamer haut et fort la relocalisation de ce centre de la petite enfance dans un édifice à la fois plus moderne et plus fonctionnel.

Après avoir pris connaissance de l’évolution du dossier, en mars dernier dans le cadre d’une soirée d’information organisée par le conseil d’administration de l’établissement, les parents ont décidé de mettre sur pied un comité d’usagers afin de faire pression sur le ministre Sébastien Proulx.

Les membres du comité se sont réunis à quatre ou cinq reprises depuis ce temps pour coordonner leurs efforts et établir une stratégie.

«J’ai déposé une plainte sur le site Web du ministère de la Famille et je sais que d’autres parents ont fait de même», signale Marie-Pier Pothier, porte-parole du groupe.

Cette dernière rappelle que le dossier du CPE Le Colibri traîne en longueur depuis une dizaine d’années, voire même davantage. Elle ajoute que les administrateurs de l’établissement ont fait preuve d’une patience exemplaire en acceptant de refaire leurs devoirs à maintes reprises pour satisfaire les exigences du ministère de la Famille.

«Il y a deux ans, la ministre Charbonneau affirmait que les parties étaient à deux doigts de s’entendre. Et, deux ans plus tard, rien n’est encore réglé», déplore Mme Pothier.

La porte-parole du comité d’usagers rappelle que le nouveau titulaire du dossier, le ministre Sébastien Proulx, devait venir visiter les installations de Farnham à l’automne pour avoir un meilleur portrait de la situation. La rencontre aurait cependant été annulée à la dernière minute.

Rejoint par L’Avenir & Des Rivières, le relationniste du ministère de la Famille, Alexandre Noël, soutient que le dossier chemine, sans plus de commentaires.

Gaspillage de fonds publics?

Le dossier du CPE Le Colibri a beaucoup évolué au fil des ans. Le projet de rénovation initial, élaboré par le conseil d’administration de l’établissement, a rapidement fait place à un projet de relocalisation pour diverses considérations d’ordre technique et financier.

Selon une étude réalisée par la firme EXP, à la demande des administrateurs du CPE, la mise aux normes de l’immeuble centenaire coûterait plus de 560 000 $.  La Régie du bâtiment exige notamment le remplacement du revêtement de brique extérieur, la réfection de la cage d’escalier et la pose d’un plafond coupe-feu dans la chambre des fournaises.

«Ça n’a pas de sens de rénover l’édifice, car ça ne règlera qu’une partie du problème. L’édifice ne sera pas plus vaste, ni plus fonctionnel, à la fin du chantier. Selon une évaluation externe, le bâtiment vaut 125 000 $ et rien ne permet de croire qu’il prendra pas de valeur à la suite des travaux», indique Mme Pothier.

Le comité d’usagers espère donc que le ministère de la Famille abandonnera son projet de rénovation et optera plutôt pour une relocalisation.

«La réfection de l’édifice forcerait Le Colibri à se relocaliser de façon temporaire – pendant quatre à six mois – avec tous les inconvénients que cela comporte. On se souviendra que le CPE avait dépensé 40 000 $, au printemps 2015, pour une relocalisation temporaire de trois semaines au centre des arts. Ce déménagement forcé faisait suite à l’effondrement de l’un des murs de brique de l’édifice à logement voisin», ajoute Mme Pothier.

La deuxième option

La Ville de Farnham est disposée à construire une annexe au centre des arts de la rue Saint-André, avec le soutien du Fonds de développement Farnham-Rainville, pour accueillir le CPE Le Colibri. L’édifice pourrait être livré clé en main pour une somme approximative de 1 M$.

Selon le scénario élaboré par les administrateurs du Colibri, le ministère de la Famille paierait la moitié de la facture, jusqu’à concurrence de 500 000 $, alors que Le Colibri et ses partenaires absorberaient la différence.

La Municipalité est prête à céder au CPE un terrain d’une valeur de 265 000 $ alors que le Service ambulancier de Farnham se dit prêt à soutenir le projet à hauteur de 100 000 $ à même le fruit de la vente de ses actifs à Ambulances Demers.