CSS des Hautes-Rivières: grève des chauffeurs d’autobus de Transdev
RELATIONS DE TRAVAIL. Les chauffeurs d’autobus de la compagnie Transdev ont déclenché mercredi une grève générale illimitée. Près de 4000 élèves du Centre de services scolaire des Hautes-Rivières (CSSDHR) sont ainsi privés de transport pour se rendre à l’école.
Au total, 36 circuits d’autobus du territoire du CSSDHR sont touchés par l’arrêt de travail. Les chauffeurs étaient devant les bureaux de Transdev de Saint-Jean, la semaine dernière, pour manifester leur mécontentement.
La menace de grève de la quarantaine de conducteurs membres de la Section locale 9414 du Syndicat des Métalos planait depuis la fin du mois de février. Les employés avaient voté à l’unanimité pour le déclenchement d’une grève au moment opportun si l’employeur ne répondait pas à leurs demandes.
Les employés de Transdev ont refusé la dernière offre patronale dans une proportion de 78%. Le salaire et le calcul des indemnisations sont au cœur de la mésentente. La durée de la convention collective est aussi un sujet de négociations. Aucune rencontre de négociations n’est prévue pour l’instant.
Conditions de travail
Le syndicat estime que la rencontre de négociation du 21 mars dernier n’a pas permis dénouer l’impasse. « En cette période d’inflation galopante, nos membres veulent améliorer leur capacité à subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille. Un règlement est possible si l’employeur prend en compte les demandes de ses chauffeurs. Ils veulent protéger leur pouvoir d’achat et éviter des reculs dans leurs conditions de travail », indique le représentant syndical des Métallos, Marc Fréchette.
Transdev Québec réitère de son côté son engagement à l’égard du processus de négociation collective et souhaite la poursuite de discussions constructives.
L’entreprise indique avoir présenté la semaine dernière une offre prévoyant des augmentations salariales répondant aux attentes exprimées par le syndicat.
« Notre désir est de continuer à attirer et à retenir des travailleurs qualifiés et talentueux. Nos lignes de communication restent grandes ouvertes et nous avons bon espoir de parvenir à une solution négociée qui évitera d’autres interruptions de service », déclare Transdev dans un communiqué. Au moment d’écrire ces lignes, l’entreprise n’avait pas répondu aux appels du Canada Français.
La sécurité en priorité
Au cours des derniers jours, le Centre de services scolaire avait déjà prévenu les parents et le personnel de l’imminence de la grève des chauffeurs d’autobus de Transdev. Un travail de planification a également été effectué avec la police et les brigadiers pour assurer la sécurité aux abords des écoles.
« C’est une situation qu’on aurait voulu éviter, mais qu’on ne contrôle pas. Il faut prendre notre mal en patience. Ce qui est important pour les jours à venir, c’est de s’assurer que la sécurité des élèves n’est pas compromise », mentionne la directrice générale du CSSDHR, Marie-Claude Huberdeau.
Les chauffeurs d’autobus de Transdev ont effectué 1 525 000 déplacements pour le CSSDHR en 2021-2022.
Points en litige
Le salaire horaire moyen d’un chauffeur d’autobus scolaire permanent de Transdev est de 21,65$ l’heure. La semaine de travail est de 25 heures. Transdev a proposé une hausse du taux horaire de 17%.
Le syndicat considère que les chauffeurs d’autobus ne sont pas des travailleurs de « seconde zone » à qui on se contente de verser l’équivalent d’un revenu d’appoint.
« Leur travail doit être rémunéré à sa juste valeur », estime M. Fréchette, évitant d’entrer dans les détails pour ne pas négocier via les médias.
L’autre principal point en litige concerne le temps payé en indemnisation. À partir du moment où un chauffeur quitte le garage, il reçoit une indemnité salariale jusqu’à ce qu’il effectue son premier arrêt pour faire monter ses premiers écoliers. Selon la convention actuelle, l’indemnité payée est calculée pour 15 minutes, autant pour l’aller que pour le retour au garage. Transdev souhaiterait plutôt une indemnisation payée en fonction du temps réel parcouru.