Départ de PKP: Pierre Paradis ne cache pas sa surprise

POLITIQUE. Le ministre de l’Agriculture et député de Brome-Missisquoi, Pierre Paradis, se dit très surpris du départ du chef du Parti québécois et chef de l’Opposition officielle, Pierre Karl Péladeau (PKP).

«Je suis surpris… comme tout le monde. Ce serait mentir que de vous dire le contraire. Sa démission n’était pas attendue, ni prévisible», affirme M. Paradis.

Paraphrasant des journalistes d’expérience, mordus de politique, le député de Brome-Missisquoi ajoute à la blague que «le seul indice que PKP aurait pu donner à un observateur attentif, c’est son absence sur Twitter et Facebook le week-end dernier».

Pierre Paradis prend également soin de rappeler que PKP avait remplacé son chef de cabinet, Pierre Duchesne, la semaine dernière. Un homme s’apprêtant à démissionner aurait-il pris la peine de poser un tel geste?

Un rôle ingrat

Le député et ministre Paradis laisse entendre que le rôle du chef d’opposition à Québec n’a rien de facile…

«Je me souviens encore de la tirade – J’existe, moi aussi! – lancé par Jacques Parizeau en constatant qu’un seul journaliste s’était présenté à l’un de ses points de presse», indique M. Paradis, pour ajouter du poids à ses propos.

Ce dernier ajoute que la politique est «un sport extrême» et qu’il faut avoir «la couenne dure» pour s’aventurer dans une telle arène.

«Même si la vie politique n’a rien de facile, il n’est jamais facile de partir. C’est un geste difficile à poser sur le plan humain», affirme M. Paradis.

Les conséquences

La démission de Pierre Karl Péladeau aura également de lourdes conséquences sur l’entourage du politicien…

«Ça touche bien sûr sa famille, ses électeurs, son bureau de comté, mais aussi le parti et l’aile parlementaire. C’est compliqué de tout recommencer», explique le député de Brome-Missisquoi.

M. Paradis rappelle par ailleurs que le Parti québécois devra se choisir un chef intérimaire et désigner un nouveau responsable de l’aile parlementaire.

«Comme l’Assemblée nationale ne siège pas cette semaine, ça donne un peu de temps au PQ pour trouver un remplaçant au chef de l’Opposition», dit-il.

Le premier ministre du Québec dispose par ailleurs de six mois pour déclencher une élection partielle dans Saint-Jérôme, l’ancien comté de PKP.

Des convictions

Pierre Paradis estime que PKP était un souverainiste dans l’âme et dit même  n’avoir jamais mis en doute ses convictions.

«La quête de la souveraineté, c’est LA raison qui l’a amené en politique», résume-t-il.

M. Paradis prend également soin de rappeler que PKP courtisait assidûment les autres formations politiques souverainistes depuis une dizaine de jours.

Le député et ministre ajoute que les analystes de la vie politique devraient prendre le temps de «peser l’engagement et la contribution» de PKP» avant de lui chercher un successeur.

«Quand le temps sera venu de penser à la relève, on ne pourra évidemment pas exclure les candidats de la dernière course à la chefferie du PQ», poursuit le vétéran de la politique provinciale.