Église: près de 100 ans de conversion
Depuis près d’un siècle, des églises du Québec sont vendues, transformées, sinon démolies. Certaines ont été rayées de la carte pour laisser place à des développements immobiliers et routiers. D’autres sont devenues inutiles en raison de la fusion de deux communautés religieuses.
À partir des années 1990, la désertion des églises, le vieillissement de la communauté religieuse et la baisse des vocations religieuses ont poussé les diocèses et les fabriques à commencer à se départir de leur bâtiment, dont l’entretien est onéreux. Une poignée d’églises changeaient alors de main chaque année.
De 1900 à 2003, près de 250 églises ont été converties, a évalué la Chaire de recherche en patrimoine urbain de l’Université du Québec à Montréal.
Au fil des ans, la cadence s’est accélérée. Tellement qu’aujourd’hui, près d’une église par semaine est fermée, vendue ou transformée.
C’est le cas de l’église Saint-Pierre-de-Véronne-à-Pike-River.
Réal Loiselle l’a achetée il y a sept ans dans le but de la transformer en espace polyvalent culturel.
Un rêve inachevé, puisqu’il a procédé à une vente de fermeture de son inventaire, le week-end dernier. Comptoir antique et bancs d’église figuraient sur la liste d’objets à la recherche de preneurs.
La vente de l’église est la raison de cette liquidation, a-t-on appris.
Ces églises qui ne sont plus
Pas moins de 40 églises sont redevenues poussières au Québec depuis 10 ans.
D’après le Conseil du patrimoine religieux du Québec (CPRQ), la majorité de ces démolitions est volontaire. Environ le quart est attribuable à des sinistres.
Ces disparitions d’églises s’ajoutent aux quelque 130 autres destructions qui ont eu lieu entre 1900 et 2003 et qui ont été répertoriées par la Chaire de recherche du patrimoine urbain de l’Université du Québec à Montréal.
«On ne peut pas tout sauver, a indiqué le chargé de projet du CPRQ, Denis Boucher. Tout dépend de l’état physique du bâtiment. Vient un temps où il faut évaluer les défis techniques qui se présentent.»
«Il y a aussi une logique financière qui doit s’imposer, à savoir jusqu’où on peut aller collectivement pour sauver un bâtiment, a ajouté M. Boucher. Il faut que l’investissement qu’on va faire pour le bâtiment puisse servir de levier pour la communauté et non pas lui ajouter une charge à long terme.»