Encore 350 millions pour parachever l’autoroute 35

TRANSPORT. La deuxième phase du projet d’achèvement de l’autoroute 35 nécessitera des investissements supplémentaires de 350 millions. D’ici 2021, le gouvernement québécois croit pouvoir réaliser le tronçon de Saint-Sébastien jusqu’à la portion de la route 133 à quatre voies.

C’est ce qu’a indiqué le député de Brome-Missisquoi et ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, Pierre Paradis, lors d’une récente réunion partisane tenue à Venise-en-Québec. M. Paradis était l’invité d’honneur au brunch de l’Association libérale du comté d’Iberville au cours duquel Martin Thibert, actuel maire de Saint-Sébastien, a annoncé son intention d’être candidat aux prochaines élections.

Dans son allocution, M. Paradis a dressé un bilan des deux premières années de mandat du gouvernement libéral. Il en a profité pour rappeler l’inauguration du premier tronçon de la 35, en octobre 2014. À cette occasion, le premier ministre Philippe Couillard avait indiqué qu’on roulerait probablement jusqu’à la frontière dans cinq ou six ans, ce qui nous menait à la fin de 2020.

Selon M. Paradis, les 13 kilomètres manquant pour se rendre à la frontière seront achevés en deux étapes. Dans un premier temps, le ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports réalisera le segment reliant l’échangeur Saint-Sébastien à la portion de la route 133 à quatre voies.

Frontière

Rappelons que sur une distance d’environ cinq kilomètres au nord de la frontière, la route 133 a déjà une configuration d’autoroute. Il lui manque seulement les échangeurs. Selon M. Paradis, cette étape pourrait être lancée en 2017 pour être terminée en 2020. À partir de ce moment, on roulerait sur quatre voies jusqu’à la frontière. De 2021 à 2023, il resterait à construire les deux échangeurs de Saint-Armand de même que des voies de desserte.

Jusqu’à maintenant, l’achèvement de la 35 a nécessité des investissements oscillant autour des 200 millions. C’est du moins ce qui avait été diffusé comme information lors de l’inauguration d’octobre 2014. De ce montant, 44 millions provenaient du fédéral.

Dans son allocution, M. Paradis a déclaré que les travaux à compléter coûteraient encore 350 millions, un montant qu’il a confirmé en entrevue. Dans la deuxième phase, il faudra notamment construire le pont enjambant la rivière aux Brochets, une zone environnementale particulièrement sensible. À cet endroit, l’emprise de l’autoroute longe une réserve écologique en plus de la zone inondable. La zone inondable telle qu’elle est officiellement définie, faut-il le préciser. Lors des inondations de 2011, l’autoroute et le pont se seraient retrouvés au beau milieu de l’eau.

Cette phase comprend également la construction de deux échangeurs sur le territoire de la municipalité de Saint-Armand.  Ces infrastructures font grimper la note.

Coûts

Le ministre réclame cependant une participation supplémentaire du gouvernement fédéral. Dans son discours, il a parlé de la moitié des coûts. En entrevue, il s’en est tenu à une somme de 150 millions.

Si le budget de la prochaine phase se limite à 350 millions, il portera le coût total de l’achèvement de l’autoroute à quelque 550 millions. Les dernières évaluations rendues publiques par le ministère des Transports établissaient le coût total à 460 millions en 2010. À la fin de 2013, cette évaluation tenait toujours.

Rappelons qu’en 1999, dans une étude réalisée pour le compte de la MRC du Haut-Richelieu, le projet était évalué à 130 millions. En 2004, au moment de présenter le projet, Transport Québec l’estimait à 250 millions. Un an plus tard, devant le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement, il parlait plutôt de 255,5 millions. En 2009, sur son site Internet, les projections de coûts étaient passées à 350 millions. Tout indique qu’on ne saura pas vraiment le coût final avant 2023.