Expropriation: les résultats des études de sol tardent à être connus

EXPROPRIATION. Deux mois après la réalisation d’une étude de caractérisation environnementale des installations commerciales du 433 Jacques-Cartier, ni la Ville de Farnham, ni le propriétaire du site, ne sont en mesure de fournir  des précisions sur le degré de contamination du sol à cet endroit.

«Le conseil municipal ne dispose que d’un estimé sommaire des coûts de décontamination. Les élus attendent de rencontrer la firme mandatée pour mener une investigation sur le terrain avant d’aller plus avant dans ce dossier. Ils souhaitent également discuter avec l’avocat du propriétaire avant de prendre position», précise Marie-Ève Goulet, responsable des communications à la Ville de Farnham.

Le propriétaire, Guy Poulin, tient à peu près le même discours…

«On a un rapport en mini-caractères. C’est difficile à comprendre, il va falloir se le faire expliquer», affirme-t-il.

Selon ce dernier, les abords d’un garage de mécanique automobile sont rarement exempts de traces d’hydrocarbures.

«Le lift peut avoir coulé. On ne connaît pas non plus l’état des réservoirs d’essence à l’extérieur de la bâtisse», ajoute-t-il, en guise d’illustration.

Intentions de la municipalité

La Ville de Farnham convoite le terrain commercial situé à l’intersection de la route 104 et de la rue Jacques-Cartier depuis plusieurs années. Le conseil a adopté un avis d’expropriation en ce sens en août 2013.

Si la municipalité songe à acquérir le site, elle souhaite d’abord vérifier s’il y a présence de contaminants à l’intérieur et à l’extérieur du bâtiment. Elle cherche également à établir le coût d’éventuels travaux de décontamination.

«Les autorités municipales ne sont pas autorisées à commander une étude de sol sans avoir adopté au préalable un avis d’expropriation. Il s’agit d’une procédure obligatoire», explique le directeur général de la Ville, François Giasson.

Un tribunal administratif a autorisé, en mai dernier, la réalisation de l’étude de caractérisation environnementale dans la foulée des procédures d’expropriation entreprises par la Ville de Farnham. Le propriétaire et le locataire avaient tous deux consenti à ce que les experts mandatés par la municipalité procèdent aux forages requis.

L’administration Hüsler affirme n’avoir aucun projet précis pour le site et laisse entendre que sa démarche vise avant tout à améliorer l’apparence de cette importante entrée de ville.

Position du propriétaire

Le propriétaire du 433 Jacques-Cartier déplore l’attitude des autorités municipales dans ce dossier et soutient que «ce n’est pas le rôle d’une municipalité de faire de la spéculation avec l’achat de terrains».

M. Poulin estime qu’il est important d’aider les commerçants de Farnham à tirer leur épingle du jeu face aux centres d’affaires concurrents de Granby, Cowansville et Saint-Jean-sur-Richelieu.

«Le conseil municipal devrait soutenir la communauté locale au lieu d’ouvrir les portes toutes grandes aux gens de l’extérieur ou aux grosses bannières. Les petits marchands, c’est l’âme d’une ville», soutient M. Poulin.

L’homme d’affaires verrait par ailleurs d’un bon œil l’implantation d’un marché central sur le site de l’ancien atelier de mécanique.

«Comme il s’agit de l’un des meilleurs spots en ville, la réalisation d’un tel projet permettrait à des petits commerçants locaux de bénéficier d’une visibilité à nulle autre pareille. J’y pense depuis longtemps, mais la Ville m’a coupé l’herbe sous le pied avec l’ouverture d’un marché public qui n’est accessible que 18 ou 19 semaines par an», affirme-t-il.

Usages du site au fil des ans

 

. 1981: un réservoir sous-terrain de 8 000 gallons avec pompe double est installé.

. 1983: le lot visé par les procédures d’expropriation comprend une station-service avec pompes à essence.

. Entre 1990 et 2013: plusieurs entreprises locataires exploitent, de façon successive, le garage à des fins de vente de véhicules usagés et d’entreposage de machineries, d’équipement ou de ferraille.

. 1995: acquisition du garage par l’homme d’affaires Guy Poulin.

. 2015: l’ancien garage est présentement loué par Réal Larose qui l’utilise pour entreposer divers équipements et outillages afférents à l’entretien mécanique.