F. Ménard quadruple sa capacité de production de viande fraîche

AGRICULTURE. Le producteur de porcs F. Ménard a investi 7 M$ au cours des derniers mois afin d’agrandir son abattoir et son usine de découpe d’Ange-Gardien. Ce deuxième investissement majeur en trois ans lui a permis de quadrupler sa production de viande fraîche destinée au marché japonais.

«Les Japonais achètent désormais leurs produits frais en Amérique du Nord et leurs produits congelés en Europe. Nos nouvelles installations d’Ange-Gardien  ont été conçues pour satisfaire à la demande du Japon en terme de volume et rencontrer les exigences de plus en plus élevées des acheteurs de ce pays», indique Luc Ménard, directeur général de l’entreprise.

Le Japon constitue un marché en pleine croissance et un partenaire d’affaires d’importance pour F. Ménard qui y vend des produits congelés depuis 1998 et des pièces de viande fraîche depuis 2014. Les commandes de ce pays asiatique représentent déjà 5 % du volume de production de l’entreprise d’Ange-Gardien et 10 % de son chiffre d’affaires.

«Alors que la Chine achète surtout les os et les sous-produits du porc, le Japon jette son dévolu sur les morceaux de grande valeur. Les flancs, les épaules et les longes de porc par exemple», explique M. Ménard.

F. Ménard exporte ses produits au Japon et dans une cinquantaine d’autres pays. Pas moins de 70 % de sa production est écoulée à l’étranger.

Capacité d’adaptation

Si F. Ménard constitue un acteur économique et un employeur de premier plan pour la Montérégie avec ses mille employés et sa production de 1,1 million de porcs par année, l’entreprise demeure néanmoins un petit joueur dans l’industrie porcine nord-américaine… avec tous les avantages que cela comporte!

«Comme notre entreprise contrôle toutes les étapes de la production, de la naissance à la mise en marché en passant par l’engraissement, l’abattage et la découpe, elle peut s’ajuster sans trop de difficulté aux spécificités du marché japonais en terme de génétique, d’alimentation des animaux, de qualité de la viande (couleur, pourcentage de gras, épaisseur des pièces, etc.). En raison de leur taille démesurée, les géants américains de l’industrie n’ont tous simplement pas le temps, ni la latitude nécessaire pour procéder à ce genre d’ajustements», signale le directeur général.

La direction de F. Ménard et les acheteurs japonais entretiennent des contacts soutenus et réguliers.

«Nous avons reçu la visite d’acheteurs japonais le 26 octobre dernier et nous nous envolons à notre tour pour le pays du Soleil levant dans les prochaines semaines», indique Luc Ménard qui, pour l’occasion, sera accompagné du directeur de la production, Pierre Surprenant.

Un périple de 21 jours

Le temps et la température constituent deux éléments clés dans la production de porc frais destinée à l’exportation. À l’abattoir d’Ange-Gardien, les pièces de viande sont découpées à une température de 1 à 2 degrés Celsius, puis refroidies à moins 28 degrés Celsius pendant 90 minutes, avant d’être entreposées pendant huit heures à moins 2 degrés Celsius.

«Les produits frais seront ensuite conservés à température constante (1,5 degré Celsius) pendant leur transport par train de Montréal à Vancouver, puis leur transport par bateau jusqu’au Japon. Le trajet Ange-Gardien – Tokyo prendra 21 jours», explique M. Surprenant.

 

L’abattoir et l’usine de découpe en bref

. 2 M$ pour l’ajout d’une aile de 15 000 pi2

. 3 M$ pour l’aménagement des nouvelles salles d’entreposage réfrigérées

. 2 M$ pour l’acquisition de divers équipements (convoyeurs, balances, tunnels de rétrécissement, emballeuses sous vide, etc.)

. 550 employés à l’abattoir et à l’usine de découpe sur un seul quart de travail

. Abattoir fonctionne à pleine capacité (600 porcs / heure) durant huit mois et à cadence réduite durant les quatre mois de l’été