Fin du bénévolat pour les enseignants de Val-des-Cerfs

NÉGOCIATIONS. Une dizaine d’enseignants d’éducation physique de niveau primaire ont rencontré les médias, mardi matin, pour annoncer qu’ils mettent fin à leur bénévolat. Face au traitement qui leur est servi par le gouvernement du Québec, les profs ont décidé de s’en tenir à ce qui est inscrit dans leur tâche de travail.

C’est «en état de choc» que Ghislain Simard a annoncé qu’il n’y aurait pas de tournoi de mini-basket cette année. Pas plus qu’il n’y aura d’autres activités sportives à l’école Joseph-Poitevin en dehors de celles inscrites à sa tâche par la direction.

La situation est la même pour toutes les écoles de Val-des-Cerfs. Mardi matin, des enseignants de Dunham, Farnham, Ste-Cécile-de-Milton, Bromont et Granby étaient présents pour appuyer leur collègue.

«Les enfants ont hâte aux activités parascolaires. On sait que ça leur tient à cœur et que ça les tient à l’école, mais à un moment donné, il y a des limites au bénévolat», a commenté M. Simard.

Le Syndicat des enseignantes et enseignants de la Haute-Yamaska a fait cette sortie pour dénoncer les offres patronales dans le cadre des négociations de convention collective avec Québec. En plus de couper dans les services aux élèves, le gouvernement veut augmenter les heures de travail des profs, sans hausser leur salaire.

Selon les conditions actuelles, une semaine complète de travail représente 32 heures pour un enseignant. Ceux-ci reçoivent une rémunération annuelle divisée en 26 versements. Toutes les heures travaillées en supplémentaire sont des heures bénévoles.

«Monsieur Coiteux au Conseil du Trésor s’est mis à compter les sous, alors nous aussi on a décidé de se mettre à compter nos heures», résume l’enseignant Marc Lacoste de la Clé-des-Champs. Il n’a pas apprécié que son employeur lui annonce qu’il devra travailler plus longtemps pour obtenir une retraite moins généreuse.

Sa collègue Chantal Mercier, de l’école St-André, raconte qu’après avoir calculé ses 40 périodes avec ses élèves et le temps nécessaire à installer et désinstaller son matériel, il ne lui reste que 2h. Ces deux petites heures représentent tout le temps personnel qui lui reste pour faire de la planification de cours, des évaluations d’élèves, etc.

«Qu’est-ce que ça veut dire? Ça veut dire que je rapporte tout ça à la maison. Ça ne rentre pas, ce sont des heures irréalistes», dénonce-t-elle.

Jusqu’à nouvel ordre, les enseignants d’éducation physique, mais aussi les profs d’art et les titulaires de classe vont refuser toute responsabilité qui n’est pas inscrite et calculée dans leur tâche de 32 heures de travail par la direction d’école.

«C’est une des situations les plus difficiles de ma carrière à annoncer à mes élèves», a confié Ghislain Simard. Les enseignants espèrent que les parents vont continuer de les soutenir dans leur démarche et que les négociations pourront débloquer sur une convention collective acceptable.

En grève le 30 septembre

Rappelons que tous les syndiqués affiliés à la Fédération autonome de l’enseignement, dont les profs de Val-des-Cerfs, seront en grève demain. Les écoles de la commission scolaire, comme plusieurs autres au Québec seront donc fermées le 30 septembre.