Frelighsburg: Bye-bye morosité, bonjour relance
Départ du point de services de Desjardins, suspension des services de Postes Canada, chantiers interminables, fermeture de la compagnie d’assurances Missisquoi-Rouville. Il y a à peine un an, Frelighsburg croulait sous les mauvaises nouvelles et luttait même pour sa survie. L’année 2012 pourrait toutefois être le début d’un vent de renouveau sur ce coquet village, qui se dit prêt à relancer son économie.
La récente victoire des parents de l’école Saint-François-d’Assise dans le dossier des secteurs scolaires, de même que l’arrivée de la «machine Star Académie» dans un manoir cossu du chemin Abbot’s Corner, redonnent toutefois des ailes à la communauté. La morosité a fait place à l’espoir.
«Ces deux très bonnes nouvelles ont fait beaucoup de bien aux résidants du village. Ça a prouvé qu’on peut accomplir de grandes choses et que le village est toujours aussi attrayant», résume le conseiller municipal Charles Crawford, également propriétaire du Domaine Pinnacle.
Selon ce dernier, les citoyens doivent continuer à faire preuve d’esprit communautaire et à se tenir debout.
«Nous avons un des plus beaux villages au Québec, si ce n’est pas le plus beau. Mais il ne faut pas que ça soit caché, au contraire. La municipalité fera davantage d’efforts afin de bien faire connaître Frelighsburg, qui compte sur des paysages à couper le souffle, une bonne vitalité artistique et un patrimoine très riche», soutient-il.
Nouveau maire, nouvelle vision
Tout juste élu par acclamation, le nouveau maire de Frelighsburg, Jacques Ducharme, est tout à fait en accord avec cette philosophie. Gestionnaire et psychologue de carrière, il souhaite contribuer à la promotion du village, tout en s’assurant que la gestion soit efficace.
«Nous avons sur place des produits du terroir de grandes qualités, ainsi que des artistes très talentueux. Une des missions de la municipalité est de les faire rayonner davantage», indique M. Ducharme, qui souhaite jouer le rôle de rassembleur.
Le nouveau maire de Frelighsburg admire la ténacité des commerçants, qui ont tenu le fort pendant les chantiers qui ont touché non seulement le réseau d’aqueduc, mais également le pont Adélard-Godbout il y a deux ans.
«On a plusieurs projets sur la table, dont la réfection des chemins Pinnacle et McIntosh, pour près d’un demi-million de dollars de même qu’une cure de beauté aux parcs Demers et Dwyer. De plus, nous nous doterons sous peu d’un nouveau camion de pompiers. Et le conseil se penchera de près sur les améliorations à apporter à notre service d’incendie. Faisons maintenant place à la relance!», s’exclame-t-il.
Solidarité
Tout au long de l’année 2011, le comité Vitalité Frelighsburg a été à l’écoute de la population afin de trouver des pistes de solution pour relancer le village. Une personne ressource sera d’ailleurs embauchée à l’hôtel de ville afin de soutenir les efforts de la communauté, notamment en tourisme et en culture.
«Des idées fort enrichissantes ont été énoncées lors de notre consultation. L’important, c’est de travailler tous dans la bonne direction. Il ne faut pas oublier que la relance, ça passe aussi par l’emploi. Nous devons trouver des moyens d’attirer des jeunes familles, qui contribueront à faire revivre la campagne. Et le nom de Frelighsburg doit circuler encore plus», déclare Pierre Jobin, vice-président de Vitalité Frelighsburg.
Le président du comité, Jean-Louis Roy, soutient que les résidants de Frelighsburg ne doivent jamais oublier leurs racines et, surtout, faire preuve de fierté.
«Le volet agricole doit demeurer très vivant. Et il ne faut pas oublier que 75 % de notre territoire est à caractère forestier. On doit donc se serrer les coudes et dynamiser l’économie. Mais j’ai bien confiance en notre nouveau maire, qui semble faire preuve de bonne volonté», dit-il.
Ninon Chénier, présidente du comité Tourisme Arts Commerce (TAC), souligne que Frelighsburg doit clairement définir son identité.
«On a tellement à offrir ici ! Je pense au Camp Garagona, au projet École-o-Village et à bien d’autres initiatives. Tous doivent avoir le même désir de redonner à Frelighsburg ses lettres de noblesse, car c’est un village où il fait bon vivre», allègue-t-elle.
Copropriétaire du Marché Tradition Gosselin et d’un projet de condos dans l’édifice Landberg (avec son frère Guy), François Gosselin se montre enthousiaste face à l’avenir de Frelighsburg.
«Il y a tellement de potentiel ici ! Et ce n’est pas terminé, croyez-moi», lance-t-il en souriant.