IHR Télécom souffle ses 15 bougies

TÉLÉCOMMUNICATIONS. Voilà maintenant plus de 15 ans que l’organisme à but non lucratif IHR Télécom permet aux résidants des zones rurales non desservies par les grandes entreprises de télécommunications d’entrer dans l’ère moderne en leur donnant accès à Internet haute vitesse.

L’électricité a mis des années à étendre ses tentacules à la grandeur du Québec et il en va de même avec le service d’Internet haute vitesse. Dans les deux cas, les fournisseurs ont d’abord choisi d’implanter leur réseau dans les grandes villes, là où le bassin de clients était le plus important, au détriment des habitants des campagnes et des régions éloignées.

Haut-Richelieu

En 2008, la MRC du Haut-Richelieu a décidé de prendre le taureau par les cornes avec la création d’Internet Haut-Richelieu (IHR), un organisme à but non lucratif (OBNL) présidé par Patrick Bonvouloir, puis l’embauche d’un programmeur et d’un chargé de projet.

Le conseil des maires du Haut-Richelieu a notamment choisi d’utiliser une partie des sommes disponibles dans le Pacte rural un fonds de développement alloué par le gouvernement du Québec mais géré par les municipalités pour la construction d’un réseau Wi-Fi au coût d’un million de dollars.

Cet investissement a permis l’installation de six antennes-mères sur les clochers des églises de Sainte-Brigide-d’Iberville, de Mont-Saint-Grégoire et de Saint- Alexandre et de 45 antennes-filles sur les silos de fermes et élévateurs de la montagne de Saint-Grégoire. Les antennes-mères ont été branchées sur le réseau de fibre optique de la MRC alors que les antennes-mères ont été reliées au réseau du fournisseur de services Digicom.

En 2016, l’OBNL administré par deux élus municipaux et des représentants du Conseil économique du Haut-Richelieu a cédé la place à un organisme sans but lucratif (OSBL) administré par un élu municipal, des citoyens et des gens d’affaires.

La mise en place du programme Un Canada branché a permis à IHR d’offrir plus de vitesse à sa clientèle en délaissant progressivement le Wi-Fi au profit de la fibre optique.

Dès le feu vert des autorités gouvernementales, en 2017, les 265 premiers km de fibre optique ont pu être déployés sur le territoire de la MRC du Haut-Richelieu. La même année, neuf cellules-filles sont venues s’ajouter aux six antennes-mères.

« Cette année-là, le tiers des 1200 clients de IHR étaient déjà desservis par la fibre alors que les deux autres tiers étaient toujours reliés au réseau Wi-Fi. Aujourd’hui, la quasi-totalité des clients (4700 sur 5000) a accès à la fibre », signale M. Bonvouloir

En 2021, un investissement commun de 536 600 $ des gouvernements du Québec (programme Québec haut débit) et du Canada (programme Fonds pour la large bande universelle) a par ailleurs permis à IHR de rejoindre 855 foyers de Venise-en-Québec. L’entreprise a choisi de compléter la couverture de cette municipalité en injectant des fonds pour desservir quelque 345 foyers additionnels pour une desserte cumulative de 1200 adresses.

En juillet 2022, Guy Bérubé a pris la relève de Patrick Bonvouloir à la présidence du conseil d’administration.

Brome-Missisquoi

Après avoir étendu son emprise sur le territoire du Haut-Richelieu, IHR a commencé à déployer son réseau de télécommunications dans la MRC de Brome-Missisquoi au début de 2019 en vue de desservir quelque 8000 résidences, fermes et commerces répartis dans 21 municipalités.

Le président de IHR, Patrick Bonvouloir, a étroitement été associé au lancement de ce projet à titre de gestionnaire. Il a par la suite dû céder sa place au lendemain d’un grave accident de la route.

Les installateurs de fibre optique ont amorcé leurs travaux dans la partie ouest de Brome-Missisquoi (Bedford, Bedford Canton, Pike River, Saint-Armand, Stanbridge Station, Notre-Dame–de-Stanbridge, Saint-Ignace–de-Stanbridge) avant de se diriger vers Sainte-Sabine, Farnham, Stanbridge East, Dunham et Frelighsburg, Cowansville, Brigham, East Farnham et Abercorn. Les municipalités Bromont, Lac-Brome, Sutton et Bolton-Ouest auront été les dernières à être raccordées au réseau.

IHR Télécom a investi 7,6 M$ dans Brome-Missisquoi pour la mise en place du nouveau réseau de fibre optique. La contribution du gouvernement du Québec, à hauteur de 12,4 M$, et la participation du gouvernent du Canada, à hauteur de 8,1 M$, ont étroitement contribué à la réalisation du projet.

Le volet Éclair II de l’Opération haute vitesse Canada-Québec a permis d’ajouter 260 nouvelles adresses à la liste des 8000 emplacements initialement prévus et de rehausser la vitesse minimum à 50 Mbit/s.

Réalisations

Le réseau de fibre optique d’IHR Télécom s’étend désormais sur plus de 1800 km.

Au total, plus de 20 000 foyers ruraux de Brome-Missisquoi et du Haut-Richelieu ont maintenant accès à la haute vitesse grâce à cet organisme.

Ce qu’ils ont dit…

. « Notre défi: gérer la croissance et compétitionner avec les grandes entreprises de télécommunications » – Guy Bérubé, président d’IHR Télécom

. « Le déploiement d’Internet haute vitesse, un projet rassembleur et innovateur pour l’époque, s’est déroulé dans des délais raisonnables car on avait pris soin de faire des réserves de fibre et de boîtiers pour éviter toute rupture de stock » – Patrick Bonvouloir, président d’IHR de 2008 à 2022

. « Le déploiement de la fibre optique dans notre région est un modèle de collaboration fédéral, provincial et municipal » – Pascale St-Onge, députée fédérale de Brome-Missisquoi

. « Il fallait se moderniser, se donner les moyens. La bataille a été ardue, mais on a passé à travers » – Denis Paradis, ancien député fédéral de Brome-Missisquoi

. « Qui aurait pu penser que la majorité des fermes aurait un jour besoin d’Internet haute vitesse? » – Audrey Bogemans, députée provinciale d’Iberville et productrice agricole

. « La haute vitesse est devenue un service essentiel. De nos jours, on ne peut pas laisser personne derrière » – Christine Normandin, députée fédérale de Saint-Jean 

. « Internet haute vitesse a été d’un précieux secours pour les familles ces dernières années dans le contexte de la pandémie » – Patrick Melchior, préfet de la MRC de Brome-Missisquoi

. « En 2008, il fallait y croire! Et c’est ce que les membres du conseil des maires ont fait en acceptant d’investir dans cette nouvelle technologie » – Réal Ryan, préfet de la MRC du Haut-Richelieu