Koyo Bedford en mode embauche
L’industrie automobile connaît une croissance soutenue depuis plus d’un an et les fournisseurs de pièces doivent sans cesse embaucher du personnel pour remplir les nouvelles commandes. Ce dynamisme profite à la société Roulements Koyo de Bedford qui multiplie les offres d’emploi depuis quelques mois pour s’ajuster à la demande.
L’entreprise manufacturière Roulements Koyo a comblé ou tenté de combler une quinzaine de postes vacants au cours des derniers mois. Une série d’offres d’emploi a notamment été publiée dans les hebdos de la Montérégie et sur le site d’Emploi-Québec.
«La publicité a porté fruit et nous a permis de constituer un bon pool d’employés à taux horaire. On retrouve une main-d’œuvre relativement abondante dans un rayon de 40 km autour de Bedford pour combler les postes de monteurs, opérateurs et inspecteurs», indique le directeur de l’usine Koyo de Bedford, Philip Thollon, lui-même en fonction depuis près d’un an.
Roulements Koyo Canada doit cependant procéder différemment et faire preuve d’un peu plus de patience pour combler les postes plus spécialisés.
«La disponibilité d’ingénieurs et techniciens diplômés est moins grande dans la région de Bedford que dans les grands centres. Voilà pourquoi nous élargissons le rayon à 80 km quand vient le temps de recruter des employés salariés. Nos démarches pour dénicher des ingénieurs industriels, techniciens de procédé, techniciens au contrôle de la qualité ou coordonnateurs à la maintenance du bâtiment demandent plus de temps, mais nous avons bon espoir de combler la plupart des postes vacants d’ici une trentaine de jours», ajoute M.Thollon.
À plein régime
Les ancienne installations de Timken, acquises par la multinationale japonaise JTEKT Corporation en janvier 2010, n’ont pas mis de temps à se relever de la crise économique 2008-2009 et fonctionnent maintenant à plein régime.
L’usine de Bedford, spécialisée dans la fabrication de pignons pour boîtes de vitesse et d’ailettes pour pompes rotatives hydrauliques, dessert plusieurs grands fabricants de voitures (Ford, GM, Chrysler, Honda, Toyota) et le fournisseur de transmissions automobiles Allison.
«Près de 80 % de nos produits sont destinés au marché nord-américain. Nous exportons le reste en Europe (environ 15 %) et en Asie (de 5 % à 8 %). La business connaît une croissance soutenue, sans être explosive», résume le directeur de l’usine de Bedford.
Roulements Koyo de Bedford compte actuellement 233 employés et fonctionne sur trois quarts de travail. Les quelque 188 employés de production, mécaniciens et préposés à la maintenance adhèrent au syndicat des Travailleurs canadiens de l’automobile (TCA) alors que les 45 cadres, ingénieurs, techniciens et employés de bureau ne sont pas syndiqués.
«La chaîne de production est en activité 24 heures par jour, cinq jours/semaine alors que nos départements de traitement thermique et d’extrusion à froid fonctionnent 24 heures par jour, sept jours/semaine. On envisage par ailleurs l’ouverture d’un ou deux quarts de travail, la fin de semaine, pour le département de production-finition», signale M.Thollon.
Le président de la section 956 du TCA, Nikola Montagne, prens soin de rappeler que l’usine de Bedford avait dû recourir à la formule du temps partagé sous l’ancienne administration pour éviter des mises à pied. La situation ne s’est cependant pas reproduite depuis l’entrée en scène des Japonais au grand plaisir de l’ensemble des employés.
«L’embauche est plus marquée depuis 2012. Ça envoie un message positif, ça démontre que l’entreprise va bien», précise M.Montagne.
Le maire de Bedford, Claude Dubois, soutient de son côté que la vente de Timken à des intérêts japonais, voilà deux ans, a permis de consolider les emplois et redonné espoir aux Bedfordois après la fermeture de la compagnie Exeltor.
«Roulements Koyo est le deuxième employeur en importance à Bedford après Bonduelle. Si on fait abstraction des emplois saisonniers (chez Bonduelle), je crois même que Koyo arrive en tête de liste», poursuit M.Dubois.
Les parties patronale et syndicale devraient s’assoir à la table des négociations dès novembre ou décembre prochain, en vue du renouvellement du contrat de travail qui arrive à échéance en mars 2014.
Des installations modernes
La compagnie Timken (Torrington) a consacré des sommes importantes en 2006 à la modernisation de ses installations de la rue Victoria et le nouvel acquéreur y est allé d’investissements soutenus (plusieurs M $ en biens et équipements) au cours des deux dernières années.
«L’usine est relativement moderne et est bien dotée en machinerie de haute précision», laisse entendre le directeur général de l’usine de Bedford.
Le président du syndicat abonde dans le même sens…
«Depuis deux ans, dit-il, on constate que l’équipement se modernise. Les Japonais assurent également un meilleur suivi de la production, ce qui a pour effet de diminuer les pertes et les rejets».
Après avoir intégré le nouveau groupe avec succès, l’établissement de Bedford sera appelé à relever un nouveau défi au cours des prochaines années en s’adaptant aux principes de gestion Toyota (Toyota Production System).
«La mentalité japonaise, c’est complètement différent de ce qu’on a connu. Ça demande de l’adaptation de la part des employés, mais en bout de ligne, le résultat est positif», poursuit M.Montagne.
Il faut rappeler que la compagnie-mère, JTEKT Corporation, est née de la fusion de deux sociétés japonaises, Koyo Seiko Co. (roulements à billes) et Toyoda Machine Works (machinerie de précision). Son siège social est situé à Osaka.