La FTQ comprend la décision de l’Office

Le syndicat des Métallos (FTQ) se dit déçu pour ses membres, mais dit comprendre la décision de l’Office des transports du Canada de suspendre le certificat d’aptitude de la compagnie ferroviaire Montreal, Maine & Atlantic (MMA).

«C’est une nouvelle tuile qui s’abat sur notre monde. Il semble de plus en plus évident qu’il ne restera pas grand monde à travailler là après le 20 août», indique le représentant syndical, Pierre Arsenault, en faisant référence aux installations de l’entreprise ferroviaire.

Selon ce dernier, il ne resterait guère plus de 30 à 35 personnes toujours actives au sein de l’entreprise. Certaines d’entre elles travaillent à Farnham et les autres à Sherbrooke.

«Il y a eu 13 mises à pied. Plusieurs travailleurs sont par ailleurs en congé maladie ou en accident de travail. Des postes ont également été abolis», résume M. Arsenault.

Abandonnés par l’employeur

Le syndicat des Métallos laisse entendre que les membres du personnel sont laissés à eux-mêmes depuis le 6 juillet dernier et ont reçu «zéro support» de leur employeur.

«Le moral des troupes n’est pas terrible… et ça se comprend! Nos gens font cependant preuve d’un grand professionnalisme, malgré le climat d’incertitude qui sévit», affirme M. Arsenault.

Le syndicat multiplie les démarches, depuis quelques semaines, pour soutenir ses membres et atténuer l’effet des mises à pied.

«Nous sommes déjà en communication avec Emploi-Québec et nous nous apprêtons à faire inscrire les employés mis à pied sur la liste des créanciers de MMA. Mais, on ne se fait pas beaucoup d’illusion, car tout permet de croire que les banques vont passer avant les boîtes à lunch quand viendra le temps de départager les avoirs de la compagnie», ajoute le représentant syndical.

Les Métallos ont par ailleurs déposé trois griefs à l’endroit de l’entreprise: un  premier pour non-versement de la paye de vacances, un autre pour mises à pied sans préavis et un troisième pour annulation des avantages liés au programme d’assurance collective.

«Pour la majorité des travailleurs, les pertes encourues se chiffrent à plusieurs milliers de dollars. Le programme d’indemnisation en cas de faillite prévoit un versement maximum de 3 600 $ par personne, mais le reste des sommes dues n’est pas couvert», explique M.Arsenault.

Et l’avenir?

Personne n’est en mesure de dire de ce qu’il adviendra du réseau ferroviaire de MMA si l’entreprise cesse ses opérations au Canada.

«Ça pourrait être repris par le CN ou le CP. C’est du moins ce que l’on souhaite…», indique M. Arsenault.

Ce dernier rappelle par ailleurs que la loi protège l’accréditation syndicale des travailleurs et que celle-ci pourrait tout simplement être transférée advenant le rachat des installations de MMA par une autre société.

«Il reste à souhaiter que les entreprises ferroviaires sauront faire la part des choses et que les travailleurs ne seront pas victimes de la mauvaise réputation de leur employeur. Ils sont hyper compétents, mais ont souvent dû travailler dans des conditions difficiles, avec les moyens du bord», poursuit le porte-parole syndical.