La MRC de Brome-Missisquoi pense à la mobilité de la main-d’oeuvre

TRANSPORT. La MRC de Brome-Missisquoi reconnaît l’importance de la mobilité de la main-d’oeuvre et souhaite vérifier si son offre de service en matière de transport répond véritablement aux besoins des travailleurs d’aujourd’hui.

«Notre service de transport collectif satisfait déjà à la demande des citoyens ayant à se déplacer pour une activité de loisir, un rendez-vous médical, des achats au supermarché ou dans un magasin. Qu’en est-il pour le travail?», indique Francis Dorion, directeur général adjoint à la MRC de Brome-Missisquoi.

Le ministère des Transports du Québec (MTQ) dispose d’un programme de subventions pour aider les organisations à mieux évaluer leur offre de service en matière de transport collectif et la MRC entend bien s’en prévaloir.

«L’aide financière de 10 000 $ du MTQ nous offre trois possibilités. On peut commander une étude à une firme spécialisée ou la réaliser à l’interne. Il est également possible de jumeler les deux approches en demandant à nos employés de faire une partie du travail et à une ressource extérieure de sonder les entreprises», précise M. Dorion.

Mobilité de la main-d’oeuvre

Benoit Lévesque, conseiller en développement d’entreprises à la MRC de Brome-Missisquoi estime que la région a tout à gagner en adaptant le service de transport collectif aux attentes des travailleurs et des employeurs.

«Plusieurs entreprises d’ici ont des projets d’expansion et auront besoin de main-d’œuvre additionnelle. La bonification du service de transport existant ne peut que faciliter le recrutement du personnel en permettant à des citoyens sans voiture d’être plus mobiles», explique M. Lévesque.

Ce dernier estime par ailleurs qu’une offre de transport collectif bien adaptée à la réalité du marché du travail peut aider Brome-Missisquoi à se démarquer des autres régions auprès des entreprises québécoises souhaitant se relocaliser et auprès des entreprises étrangères désirant s’implanter au Québec.

«Quand vient le temps d’attirer de nouveaux investisseurs, une région n’a jamais assez de cartes dans son jeu», ajoute-t-il.

M. Lévesque croit même à la possibilité d’offrir des solutions sur mesure en matière de transport à un petit groupe d’entreprises d’un même secteur géographique.

Avantages d’un service public

Selon le DG adjoint de la MRC de Brome-Missisquoi, les entreprises auraient avantage à se prévaloir du service de transport collectif existant au lieu chercher à mettre sur pied leur propre service.

«Les entreprises peuvent bénéficier d’avantages fiscaux en offrant à leurs employés la possibilité d’avoir accès à un système de transport, mais elles engagent du même coup leur responsabilité envers la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST). Le recours à une société sans but lucratif comme la nôtre, qui bénéficie déjà de la couverture offerte par la Société d’assurance automobile du Québec (SAAQ), leur permet d’avoir accès à de la main-d’œuvre de l’extérieur sans avoir à engager leur responsabilité», explique M. Dorion.

La MRC a pu développer une certaine expertise dans le domaine du transport des travailleurs depuis l’implantation du Taxibus sur le territoire de Cowansville à l’été 2015.

«Plus de la moitié (57 %) des 3 800 personnes ayant utilisé le Taxibus entre le début de janvier et la fin octobre de l’année en cours l’ont fait pour se rendre au travail», signale Julie Langevin, directrice des services de transport à la MRC de Brome-Missisquoi.

En 2015, près du quart (23 %) des déplacements effectués par le service de transport collectif sur l’ensemble du territoire de la MRC était en lien avec le travail.

Particularités de Brome-Missisquoi

La bonification du service de transport pour les travailleurs doit également prendre en compte certaines réalités propres à Brome-Missisquoi. La multiplicité des pôles d’attraction et la répartition territoriale des entreprises par exemple.

«Dans certaines régions, on retrouve un seul grand centre et plusieurs petites municipalités en périphérie. Brome-Missisquoi se distingue sur ce plan avec la présence de plusieurs pôles géographiques abritant des employeurs de premier plan: Cowanville en est un, mais il y a aussi Lac-Brome, Bromont, Farnham et la grande région de Bedford», indique M. Dorion.

Selon ce dernier, la MRC n’a pas intérêt à déshabiller Pierre pour habiller Paul, à avantager une sous-région au bénéfice d’une autre.

«Il faut éviter de vider le bassin de main-d’œuvre de Koyo ou Bonduelle au profit du technoparc de Bromont», avance-t-il, à tire d’exemple.

Des agences de placement de personnel fournissent déjà à certaines entreprises d’ici de la main-d’œuvre qu’elles déplacent entre Montréal et Brome-Missisquoi à l’aide d’une navette.

«Ce n’est pas le rôle de la MRC de concurrencer les agences de placement, mais on peut quand même s’inspirer de leurs façons de faire en matière de transport», estime M. Dorion.

Voilà autant de facteurs qui devraient être pris en compte par l’étude sur le service de transport de la MRC de Brome-Missisquoi.