La présence de l’agrile du frêne détectée dans Brome-Missisquoi

ENVIRONNEMENT. Après Granby, Saint-Pie et Saint-Hyacinthe, la MRC de Brome-Missisquoi doit composer à son tour avec la présence de l’agrile du frêne dans les limites de son territoire.

Deux signalements ont été portés à l’attention des autorités de la Ville de Farnham l’automne dernier et tout porte à croire que cet insecte exotique envahissant pourrait être présent ailleurs dans cette localité.

Un premier arbre infesté a été repéré dans un parc au nord de la rivière Yamaska, non loin de la rue du Centenaire. Il s’agissait de la première mention officielle de l’insecte sur le territoire de la MRC de Brome-Missisquoi.

«La population d’agriles devait être assez importante, car l’arbre a dépéri très rapidement», indique François Daudelin, coordonnateur du service forestier à la MRC de Brome-Missisquoi.

D’autres frênes ont par ailleurs été abattus durant la même période dans un lieu public situé à l’arrière de la rue Principale.

«Cette fois-ci, les signes de la présence de l’agrile étaient relativement mineurs. On parle d’une ou deux lacérations tout au plus pour chacun des arbres concernés», précise M. Daudelin.

Selon ce dernier, l’examen sommaire des 2 000 autres frênes identifiés dans les parcs et espaces verts des municipalités de Bromont, Lac-Brome, Cowansville et Farnham, en août et septembre 2016 dans le cadre d’un vaste recensement, n’aurait pas révélé d’autre cas.

«D’après le rapport d’un ingénieur forestier, un cas d’infestation à l’agrile du frêne aurait déjà été détecté à la fin de l’été 2015 sur le territoire de Bromont, mais l’Agence canadienne d’inspection des aliments – responsable du suivi des espèces exotiques – n’a rien trouvé l’été suivant», ajoute le porte-parole de la MRC.

M. Daudelin tient à souligner que l’agrile ne serait pas la seule cause du dépérissement des frênes observé depuis cinq ou dix ans.

«Les symptômes de l’agrile et ceux de cette dégradation générale sont quelquefois confondus», poursuit-il.

Stratégie régionale

La MRC de Brome-Missisqui s’est dotée d’une stratégie afin de suivre l’évolution de la situation et pallier aux inconvénients liés à la présence de cet insecte originaire de l’Asie.

Le service forestier de la MRC a notamment installé une vingtaine de pièges, l’été dernier, dans certains sites de villégiature, terrain de camping, usines de sciage et sites de transbordement. On sait que le transport de bois est un vecteur indéniable dans la propagation de l’insecte.

«Les pièges ont été présents tout l’été et ont été retirés la première semaine de septembre. Aucune trace de l’agrile n’a été décelée sur l’ensemble de ces pièges, mais ce n’est vraisemblablement qu’une question de temps avant qu’il arrive à nos portes en raison de la présence de l’insecte à Granby, Saint-Pie et Saint-Hyacinthe», résume M. Daudelin.

Cinq municipalités (Bromont, Lac-Brome, Sutton, Cowansville et Farnham) disposent par ailleurs d’un comité de suivi de l’agrile qui se réunir annuellement afin de faire le point sur l’avancement de l’insecte dans la région.

Appel à la population

La MRC de Brome-Missisquoi a notamment offert une formation aux employés municipaux afin de les aider à mieux identifier les indices de la présence de l’agrile. Quatre soirées d’information ont par ailleurs été organisées, l’automne dernier, à l’intention des citoyens. Aucune nouvelle rencontre n’est actuellement prévue pour 2017.

«Pour le moment, la stratégie régionale n’a pas permis d’identifier de moyens uniques pour se départir du frêne contaminé. Les citoyens sont invités utiliser les écocentres pour s’en départir en prenant soin d’aviser les employés qu’il s’agit d’arbres infestés. Il n’y a pas de frais durant la période d’ouverture des écocentres», indique Valérie Nantais-Martin, coordonnatrice en environnement à la MRC de Brome-Missisquoi.

Le site d’enfouissement du rang Saint-Joseph, à Cowansville, est également en mesure d’accueillir les troncs et branches de frêne en provenance des espaces verts et parcs municipaux.

«Comme il n’y a pas d’entente signée, on ignore toujours à quel coût le bois contaminé des sites municipaux va être traité», ajoute Mme Nantais.

Le service forestier de la MRC recommande d’abattre les arbres entre le 15 octobre et le 15 mars, puis de transporter les troncs et les branches durant la même période afin de ne pas disperser l’insecte durant son stade adulte.

La compagnie Récupération 2000 a été mandatée pour procéder au déchiquetage des branches dans les écocentres.