L’achèvement de la 35, un enjeu majeur pour l’infrastructure industrielle locale

ÉCONOMIE. L’achèvement de l’autoroute 35 constitue un enjeu majeur pour l’infrastructure industrielle de Saint-Jean-sur-Richelieu, estime Renel Bouchard, président du Conseil économique et Tourisme Haut-Richelieu.

M. Bouchard fait une sortie dans le but de renforcer le mouvement actuel en faveur de la mise en chantier rapide du tronçon encore manquant pour terminer l’autoroute de la Vallée-des-forts, de son nom officiel. Le premier tronçon a été construit il y a 50 ans. Une deuxième portion a été inaugurée  il y a deux ans. Il ne manque plus que la section entre Saint-Sébastien et Saint-Armand pour que le projet soit enfin terminé.

M. Bouchard met en évidence que l’autoroute est une infrastructure important pour l’économie de la région, mais aussi pour celle du Québec. Une  part importante de l’économie québécoise dépend des exportations. La grande majorité de ces exportations prennent le chemin des États-Unis et plus particulièrement de la Nouvelle-Angleterre.

Il multiplie les données sur le sujet. En 2015, le produit intérieur brut (PIB) de la Nouvelle-Angleterre s’est élevé à 952 milliards américains. La même année, la valeur des échanges commerciaux entre le Québec et les États de cette région a atteint 13,5 milliards.

Exportations
C’est le troisième marché en importance pour le Québec derrière le Centre nord-est et la région Atlantique. Mieux encore, le Québec a enregistré un excédent commercial de 5,4 milliards avec la Nouvelle-Angleterre. Presque le tiers de ces échanges, soit 4,5 milliards a été transigé avec le Vermont, juste au bout de la 35. Le Vermont est aussi la destination de 32,7% des exportations québécoises, suivi du Connecticut (27,9%) et du Massachusetts (21,3%).

Dans ce contexte, une bonne infrastructure routière est essentielle au commerce international. Et elle l’est aussi pour la région du Haut-Richelieu. M. Bouchard souligne qu’à l’heure actuelle, la ville de Saint-Jean n’a plus l’espace nécessaire pour accueillir un projet industriel d’importance. Les parcelles disponibles peuvent accommoder des PME.
«La région a besoin d’emplois industriels, dit-il. C’est important d’accueillir des PME, mais on a aussi besoin de gros joueurs». Depuis une décennie, la région a perdu 2000 emplois industriels, déplore-t-il. Dans ce but, la Ville a entrepris des démarches pour établir un nouveau parc industriel régional en bordure de la 35. La demande d’exclusion de la zone agricole est déposée devant la Commission de protection du territoire agricole, rappelle-t-il.

Parc industriel
Il est confiant que la procédure se déroulera rondement. D’une part, le milieu agricole local est conscient de la situation. D’autre part, la Ville compte retourner à la zone agricole des terrains actuellement en zone blanche. En outre, Saint-Jean-sur-Richelieu est la porte du Québec sur le marché de la Nouvelle-Angleterre, mais aussi de New York.

L’achèvement de la 35 sera un atout important pour le développement de ce parc industriel, analyse M. Bouchard. Les industries veulent de plus en plus sortir de la Métropole et même de  la Rive-sud, affirme-t-il. La circulation y est devenue trop dense.

Pour le transport, la distance est moins un enjeu que le temps perdu dans la circulation. Jusqu’à la rivière Richelieu, l’autoroute des Cantons de l’est est devenue une autoroute urbaine engorgée à longueur de jour, observe-t-il. Pour une entreprise exportatrice, le nouveau parc industriel serait un emplacement de choix.

Entre la route 133, à Saint-Sébastien, et la configuration d’autoroute, à Saint-Armand, il manque environ 9 kilomètres. Cette distance est-elle vraiment un frein à l’implantation d’une industrie. Peut-être pas un frein, mais c’est à tout le moins un irritant», croit M. Bouchard.
En raison de la conjoncture actuelle, il estime urgent que le gouvernement québécois prenne rapidement la décision de lancer la construction du tronçon manquant. Le gouvernement fédéral est prêt à payer environ la moitié des coûts, si le projet démarre rapidement. Une telle occasion ne repassera peut-être pas de si tôt, insiste-t-il. Sur ce point, on peut souligner que l’autoroute 35 fait aussi partie de la route directe entre Ottawa et Boston.