L’autoroute 35 reste une priorité de la ministre Lucie Charlebois

TRANSPORT. L’achèvement de l’autoroute 35 constitue l’une des priorités de la ministre responsable de la Montérégie, Lucie Charlebois

C’est ce que Mme Charlebois a répété lors de son récent passage à Saint-Jean-sur-Richelieu pour l’annonce de la construction du pont Gouin. En entrevue, la ministre n’a pas voulu s’avancer sur le lancement de la construction de la deuxième phase du projet de l’autoroute 35.

Rappelons que le projet a été annoncé à l’automne 2005. Le temps de traverser la procédure environnementale et de réaliser les plans, les travaux se sont amorcés en 2009. La première phase de travaux a porté sur les segments entre Iberville la route 133, à Saint-Sébastien. Ce premier tronçon a été inauguré à l’automne 2014. Depuis, le projet est sur la voie de garage.

Pour terminer l’autoroute jusqu’à la frontière, il reste à construire une section de 8,7 kilomètres entre Saint-Sébastien et Saint-Armand, où la route 133 a déjà une configuration d’autoroute. Cette section comprend un pont d’étagement au-dessus de la route 202, qui relie Venise-en-Québec à Pike-River. Elle comprend aussi un pont enjambant la rivière aux Brochets, juste à la limite d’une réserve écologique.

Emprise

Sur cette section, le ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports doit acquérir une nouvelle emprise en raison d’une modification du tracé. Le projet d’origine prévoyait que l’autoroute passe en zone inondable, une solution maintenant interdite en vertu de la politique gouvernementale de protection des zones inondables. À Saint-Armand, il restera aussi construire des viaducs de aux deux accès au village de Philipsburg.

Selon les montants dévoilés lors de l’inauguration, la première phase a nécessité des investissements de l’ordre de 200 millions. La deuxième phase devrait coûter 350 millions, une somme dévoilée le printemps dernier par le député de Brome-Missisquoi, Pierre Paradis.

La phase deux se déroulera essentiellement dans le comté de Brome-Missisquoi. Ce sont pourtant les députés de Saint-Jean qui poussent sur le dossier. Le député fédéral, Jean Rioux, assure qu’Ottawa est prêt à défrayer la moitié des coûts pour finir l’autoroute en puisant dans le budget du Nouveau plan chantiers Canada. Il faut cependant lancer le projet au plus tôt, puisque les fonds disponibles seront attribués aux premiers arrivés. Pour sa part, son homologue provincial, Dave Turcotte, mène une campagne d’appui pour inciter le gouvernement Couillard à lancer le projet.

Le projet est toujours inscrit dans le Plan québécois des infrastructures 2016-2026 (PQI). En consultant le PQI, on constate qu’une somme de 1,8 million est budgétée pour l’exercice qui s’achève à la fin de mars. Cependant, pour la période 2017-2026, l’enveloppe budgétaire se limite 36,5 millions. On est loin du compte pour terminer le projet.

D’ici environ un mois et demi, le ministre des Finances devrait déposer son budget. L’exercice s’accompagne d’une mise à jour du PQI, observe Mme Charlebois. On saura alors si l’achèvement de la 35 y apparaît.