Le bas niveau d’eau cause des inconvénients et des surprises

ENVIRONNEMENT. Le bas niveau d’eau du Richelieu et du lac Champlain n’est pas sans causer quelques inconvénients, mais rien de majeur. Par contre, il réserve de belles surprises aux amateurs d’ornithologie.

Quotidiennement, la rivière et le lac continuent d’abaisser un record pour cette période-ci de la saison. Dans la nuit du mardi 4 octobre, la rivière est descendue à 28,35 mètres au-dessus du niveau de la mer, selon la station hydrométrique d’Environnement Canada, à la marina Le Nautique.

C’est 10 centimètres sous le précédent record, 40 centimètres sous la normale et un mètre sous le maximum atteint depuis 45 ans. En fait, en se référant aux données du Service météorologique des États-Unis à Rouses Point, c’est un record depuis 1869. À l’embouchure du lac, le niveau est 9 pieds et 6 pouces plus bas que le record du 6 mai 2011.

Cette situation cause des inconvénients et crée de l’appréhension. Question cruciale, l’alimentation en eau potable. Le niveau actuel ne pose pas de problème aux usines de filtration de Saint-Jean-sur-Richelieu, rassure Éric Desbiens, chef de la division eau potable à la ville.

En termes de quantité, le pompage d’eau brute se situe à 29 000 mètres cubes par jour à l’usine de Saint-Jean. Habituellement, le débit est de 30 000 mètres cubes. Selon M. Desbiens, la situation n’a rien d’inquiétant.

Qualité

En termes de qualité, l’eau contient actuellement beaucoup moins de cyanobactéries que les années passées. Les fossés qui drainent les champs sont à sec. Ils n’alimentent donc pas les affluents secondaires du Richelieu, soupçonne M. Desbiens. Par contre, s’il survient de fortes précipitations, l’eau de pluie pourrait lessiver rapidement ces cours d’eau, appréhende-t-il. Les conditions à venir le diront.

À Henryville, l’usine d’eau potable approvisionne les villages de Henryville, de Saint-Sébastien et de Venise-en-Québec en plus de la zone riveraine de Saint-Georges-de-Clarenceville. Le bas niveau ne cause aucun ennui, indique Suzanne Ouellette, secrétaire-trésorière de la régie intermunicipale.

Marina

À la marine Le Nautique, il n’y a plus d’eau sous la terrasse du restaurant. La Ville a fermé la rampe de mise à l’eau. La marina se sert de celle d’Iberville pour sortir les bateaux. Cependant, certains de ses quais reposent sur la vase. Il a fallu déplacer quelques bateaux, précise le propriétaire, Pierre Senécal. Sa seule appréhension est que ces quais pourraient être plus difficiles à louer l’an prochain.

À la Marina Fortin, à Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix, la situation est différente. Le niveau est un inconvénient bien réel puisque des canaux ne sont plus accessibles aux embarcations. L’entreprise a dû faire preuve d’imagination pour sortir les bateaux de l’eau. Elle utilise des ballons qui sont gonflés sous la coque des bateaux pour les soulever et les déplacer, explique Pierre Fortin.

Ce dernier se plaint des embûches gouvernementales et de l’absence d’aide gouvernementale pour draguer les canaux. Il note que la saison de navigation est écourtée. Habituellement, elle se termine à l’Action de grâce. Cet automne, il y a déjà quelques semaines que les plaisanciers ne peuvent plus utiliser leur bateau, faute de pouvoir circuler dans les canaux.

Navigation

Jusqu’à maintenant, le niveau n’a pas été une contrainte pour les Croisières d’Iberville. Le bateau est amarré à l’entrée du canal de Chambly. À cette période-ci de l’année, il navigue essentiellement sur la rivière. Il peut encore se rendre à l’île aux Noix sans problème, précise Marie-José Landry. Cependant, il ne peut plus accoster au quai Ryan, à Sabrevois.

La navigation devrait se poursuivre dans le canal de Chambly jusqu’à la fin de la saison. Le niveau y est maintenu pour garantir un tirant d’eau de 6,5 pieds, précise Audrey Godin-Champagne, agente de communications et de relations publiques à parcs Canada. C’est d’ailleurs l’utilité d’un canal.

Actuellement, le niveau n’entrave par les opérations d’éclusage. Advenant que le niveau de la rivière descende sous celui du canal, les portes de l’écluse de Saint-Jean resteraient tout simplement ouvertes. Cependant, le tirant d’eau minimal ne pourrait plus être garanti.